Exposition Henri Landier : Hommage aux héros de la Grande Guerre dans le Requiem pour les Barthélemy

Musée de la Grande Guerre
Du 19 mai au 30 août 2021

Nous nous rendons aujourd’hui dans le plus grand musée d’Europe dédié à la Première Guerre mondiale, au Pays de Meaux, à une petite demi-heure de Paris.  Une collection unique au monde, un véritable trésor réuni pendant près d’un demi-siècle par un seul homme, l’historien Jean-Pierre Verney, enrichi par la suite de milliers de nouveaux objets historiques. Un moment d’Histoire pour certains, un souvenir pour d’autres.  Comme pour l’écrivain Pierre Mac Orlan, qui à l’aube de sa mort, se confiera à son jeune ami Henri Landier lui livrant le secret d’une vie, enfoui dans sa mémoire depuis près de 50 ans. Des soirées durant, il raconte les tranchées, le froid, les rats, le bruit sourd des bombardements... Une narration poignante que Landier lui promet de mettre en peinture. Promesse tenue. Nous découvrons ici une sélection d’œuvres saisissantes, un témoignage puissant sur la mémoire du conflit intégré au cœur des collections du Musée. Une immersion spectaculaire sur plus de 3000m², faisant vivre ce récit de peintures au milieu des uniformes des belligérants, de fusils, de canons, d’avions et chars d'assaut. Celui qu’on surnomme le maître de Montmartre rend ici un vibrant hommage à son ami poète pour le cinquantième anniversaire de sa disparition ainsi qu’à tous les poilus de la Grande Guerre. On retrouve Mac Orlan dans plusieurs compositions dont L’oiseau de proie et Le poilu dans sa tranchée, qui intégrera prochainement les collections permanentes du musée. Démonstration spectaculaire s’il en était besoin que Landier est un peintre virtuose. Le seul capable de ne pas tomber dans le pathos face aux drames de cette guerre totale. Arbres décharnés, immenses crucifix, musicien sur un champ de bataille en feu, fantassin hébété de ne pas avoir été exécuté… Derrière sa palette résolument optimiste, l’artiste ravive nos mémoires, comme ici avec ces quatre figures débonnaires grandeur nature, arborant un képi en guise de casque, comme costumées dans leurs uniformes militaires. Avec son intense bleu de guède, l’artiste nous rappelle que les soldats étaient vêtus de tenues visibles de loin, qui provoqueront la mort de milliers d’hommes avant d’être remplacé par des tons plus discrets... Une ode à la fraternité, comme ici face à cette Marianne aux Soldats, non sans rappeler La Liberté guidant le Peuple de Delacroix, allégorie de l’Armistice, mère d’une patrie meurtrie mais victorieuse, célébrant le retour de ses enfants après 4 ans d’absence. Autre pièce maîtresse de l’exposition, cette fresque impressionnante de visages, les onze Barthélemy, une famille, comme tant d’autres, sacrifiée pour la France qui nous rappelle à notre devoir de mémoire, de courage et d’optimisme. Des valeurs sans âge qui trouvent un écho tout particulier aujourd’hui.

 

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1967, Saint-Cyr-sur-Morin. À l’aube de sa mort, l’écrivain Pierre Mac Orlan raconte à son jeune ami Henri Landier son expérience de la Grande Guerre, le secret d’une vie, enfoui dans sa mémoire depuis près de 50 ans. Des soirées durant, il raconte les tranchées, le froid, les poux, les rats, le bruit sourd des bombardements... un témoignage unique que le jeune artiste notera dans le moindre détail sur ses carnets. Puis silence. Jusqu’au jour où les souvenirs refont surface. Nous sommes en 1940 sous l’Occupation. Henri Landier se souvient d’avoir été habillé en fille pour ne pas être enlevé par les soldats allemands. Il se souvient aussi qu’il tient son prénom d’un cousin tué le 10 novembre 1918, veille de l’Armistice. Retour sur les mémoires de son ami poète, magnifiquement mises en peinture par l’artiste dont les œuvres ont, depuis, fait le tour du monde. Dans une atmosphère spirituelle, c’est toute notre histoire qui se couche sur la toile, des arbres décharnés, d’immenses crucifix, un musicien sur un champ de bataille en feu, un fantassin hébété de ne pas avoir été exécuté, un instant de recueillement pour célébrer le centenaire du bombardement de la Cathédrale de Reims.

Nos photos de l'exposition :

 

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Ce requiem résonne comme une messe funéraire à la mémoire des poilus, entre colère et honneur, douleur et gloire, destins funestes et élans de fraternité. Une saisissante fresque commémorative comme une ultime promesse de ne pas oublier les dix-huit millions d’âmes tombées pour la paix et la liberté.

 

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Henri Landier, Le quatuor de la Marne, 2017

Sur une toile de très grand format quatre figures débonnaires grandeur nature, comme costumées dans leurs uniformes militaires, se détachent sur un fond jaune vif. Pour cette série d’œuvres, Landier utilise un bleu de guède pour peindre le manteau des soldats, vêtus ici d’un pantalon garance, si visible par l’ennemi qu’il provoqua la mort de milliers d’hommes avant d’être remplacé par des tons plus discrets... Autre signe que ces quatre compères se trouvent au tout début de la guerre, ils sont tous coiffés d’un simple képi et non d’un casque. En véritable coloriste, Landier juxtapose couleurs primaires et complémentaires et crée un contraste saisissant entre une palette d’une grande vitalité et le manque de détermination de soldats bien loin d’imaginer le destin qui les attend.

 

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Henri Landier, La Marianne aux soldats, 2018

Cette toile iconique n’est pas sans rappeler La Liberté guidant le peuple de Delacroix. Chargée d’une double symbolique, la peinture représente à la fois les soldats morts au combat courant vers une jeune Marianne dénudée les bras déployés vers les cieux tel Saint- Pierre aux portes du Paradis ; mais aussi, à la manière d’une allégorie de l’armistice, la personnification d’une patrie certes nue et démunie, mais avant tout victorieuse, qui célèbre le retour de ses enfants après quatre ans d’absence.

Réservation obligatoire

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Si vous voulez découvrir davantage l'univers d'Henri Landier, rendez-vous à l'Atelier d'Art Lepic.


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