Napoléon Ier s'invite à la Villette, l'épopée impériale exposée dans la Grande Halle - Décryptage

Grande Halle de la Villette
Du 28 mai au 19 décembre 2021

On nous annonce une exposition blockbuster autour du bicentenaire de la mort de Napoléon. Rendez-vous donc à la Villette pour découvrir cet événement qui nous promet un nouveau Sacre de l’Empereur, 200 ans plus tard. Armé de nos 20 euros en poche, nous nous rendons dans cette exposition pour estimer son pesant d’or… Une exposition spectaculaire à la hauteur de l’épopée napoléonienne nous dit-on. Alors ? noire ou dorée ? quelle sera la facette de la légende présentée ici ? Avec plus de 200 œuvres réparties sur plus de 1800m2, cette exposition inédite couvre toutes les périodes de la vie de l’Empereur autoproclamé, dont la figure quasi mythologique aura profondément marqué les arts et les mœurs de son temps et ce, jusqu’à aujourd’hui. L’exposition s’ouvre sur un tapis rouge au bout duquel siège une grande statue en bronze de Napoléon Ier, qui nous conduit du coup d’Etat au Sacre de 1804, de l’avènement de l’Empire au déclin, jusqu’à son bref retour au pouvoir avant ses derniers jours d’exil sur l’île de Sainte-Hélène. Au centre du dispositif veille le trône de l’Empereur, entouré d’un impressionnant drapé octogonal, qui scrute la foule des visiteurs. Manque l’iconique Sacre de David qui n’aura pas fait le déplacement depuis le Louvre ni l’authentique régent qui lui non plus ne se déplace pas… Nous aurons droit ici à des répliques numériques ou factices, permettant néanmoins de rendre compte de l’ampleur du règne. Nous sommes ici pris en tenaille entre le stratège militaire impressionnant et le bilan humain effrayant de ses campagnes militaires, l’accélération radicale vers le passage à la modernité face à sa décision de rétablir l'esclavage en 1802. Parmi les pièces majeures de l’exposition, des épées, les premières versions de la Légion d'honneur, le fameux bicorne noir et la redingote grise, le berceau du roi de Rome, des vêtements de bébé et des jouets, son Bivouac d'Austerlitz, la reconstitution de la serre-chaude de la Malmaison. Les pièces emblématiques que l’on retiendra sont son trône en acajou massif, venu du Sénat. Napoléon en avait commandé 5 exemplaires, un pour chaque lieu de pouvoir, s’inspirant d’un fauteuil en marbre de la Rome antique, des accoudoirs en forme de sphinges, des abeilles comme emblème royal de la dynastie mérovingienne, et évidemment le fameux « N » de Napoléon brodé. On pourra admirer la berline de son fastueux mariage avec Marie-Louise d’Autriche, l’un des plus onéreux de l’Histoire (plus de 3 millions de francs, plus cher que le budget du sacre), un carrosse de 5 m de long passant sous un Arc de Triomphe créé de toute pièce pour le spectacle, en trompe-l’œil de bois et de toile peinte (il ne sera achevé que 26 ans plus tard…). Ce jour-là, quarante berlines aussi luxurieuses les unes que les autres accompagnées de plus de 200 chevaux défilèrent sur les Champs-Élysées. Une pièce entreposée ici dans une pièce qui recrée les conditions exactes d’hygrométrie des réserves de Fontainebleau dont elle n’était jamais sortie.

Un parcours qui s’achève sur le masque mortuaire de l’Empereur face à une statue de marbre blanc de Vincenzo Vela, montrant l'empereur assis seul à Sainte-Hélène face à la mort, ramenant ce conquérant invincible à sa fragile humanité.

 

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Il fallait bien une exposition dantesque pour un personnage d’une telle envergure : avec plus de 200 œuvres réparties sur plus de 1800m2, cette exposition inédite couvre toutes les périodes de la vie de l’Empereur autoproclamé, dont la figure quasi mythologique aura profondément marqué les arts et les mœurs de son temps et ce jusqu’à nos jours. Suivant un ordre chronologique, l’exposition s’ouvre sur un tapis rouge au bout duquel siège une grande statue en bronze de Napoléon Ier, puis nous conduit de ses débuts au collège militaire de Brienne aux campagnes d’Italie et d’Egypte, du coup d’Etat au Sacre de 1804, de l’avènement de l’Empire au déclin, jusqu’à son bref retour au pouvoir avant ses derniers jours d’exil sur l’île de Sainte-Hélène. Au centre du dispositif veille le trône de l’Empereur, entouré d’un impressionnant drapé octogonal, qui scrute la foule des visiteurs et distribue les différentes sections d’une exposition qui entend miser sur l’immersion et le numérique grâce à d’imposants dispositifs audiovisuels. C’est aussi l’occasion d’admirer certaines représentations iconiques, dont la célèbre toile de David montrant un Bonaparte conquérant en train de franchir les Alpes. A la fois héros et tyran, chef victorieux et défait, l’exposition ne ménage pas son ambition de retracer le parcours de cette figure centrale du roman national qui fascine toujours autant qu’elle interroge.

ZOOM SUR…

L’épée du Sacre, joyau impérial

 

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Lorsqu’il devient Premier consul, Napoléon renoue avec la tradition monarchique de droit divin et s’entoure d’objets au fort pouvoir symbolique : c’est le cas de cette impressionnante épée de cérémonie en or, jaspe sanguin et cristal de roche, haute de 96 cm, dont la poignée sera notamment ornée du Régent, l’un des plus célèbres et des plus purs diamants au monde (aujourd’hui conservé au musée du Louvre) qui était jusqu’alors mis en gage chez un banquier hollandais à la suite de la Révolution. Le joaillier Nitot y incrustera quarante-deux pierres, pour un total de 254 carats ! En arborant cette épée à plusieurs reprises – ainsi que d’autres regalia comme la couronne de laurier en or, la main de justice ou l’orbe impérial – Napoléon I er s’affiche en réconciliateur, arborant un lot de symboles l’inscrivant dans la lignée des grandes dynasties tout en incarnant aux yeux du peuple un chef d’Etat indétrônable.

Le chef-d’œuvre de la conquête impériale

 

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Même sans en connaître l’auteur, on a forcément en mémoire ce tableau emblématique logé dans nos livres d’Histoire. Il s’agit sûrement de l’une des plus célèbres représentations de Napoléon, trônant impassiblement sur son cheval blanc sous un ciel orageux, le vent engouffré dans ses habits de général en chef. Tout en nous regardant fixement, sa main droite tournée vers les cimes semble indiquer le chemin de la conquête. Ce tableau de plus de deux mètres de haut est l’œuvre Jacques-Louis David, peintre officiel de l’Empereur. Pour marquer le succès de sa seconde campagne d’Italie, Napoléon aurait demandé à David de le représenter « calme sur un cheval fougueux » : c’était évidemment bien loin de la réalité, puisqu’il franchît le col du Saint-Bernard à dos de mule et dans des conditions bien plus extrêmes. Avec ce tableau, Bonaparte incarne à lui seul un nouveau type de héros et se pose en héritier des grands conquérants qui ont franchi les Alpes avant lui, tels Hannibal et Charlemagne dont les noms sont d’ailleurs gravés dans la roche (en bas à gauche du cadre), mais légèrement en dessous du sien… Une nouvelle manière de concevoir la peinture, construisant sa légende et son image pour en faire un véritable outil de propagande impériale.

La berline du cortège nuptial

 

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En avril 1810, le cortège du mariage de Napoléon et Marie-Louise d’Autriche, sa seconde épouse, marqua tous les esprits. Et pour cause, celui-ci fut l’un des plus onéreux de l’Histoire : passant sous l’Arc de Triomphe créé de toute pièce pour le spectacle, en trompe-l'œil de bois et de toile peinte (il ne sera achevé que 26 ans plus tard…), quarante berlines aussi luxurieuses les unes que les autres et accompagnées de plus de 200 chevaux défilèrent sur les Champs-Élysées au milieu d’une foule en liesse, jusqu’aux Tuileries où leur union sera célébrée en grande pompe. Cette berline richement ornée et sculptée de plus de cinq mètres de long témoigne ainsi du faste de cet événement, qui surpassa en coût la cérémonie du couronnement (plus de trois millions de francs).

Le trône de Napoléon I er

 

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Qui dit empereur dit trône : à la suite de son sacre, Napoléon commande en tout cinq trônes afin de véhiculer son image de souverain et ancrer son autorité dans les lieux institutionnels du pouvoir (pour les Tuileries, le palais de Saint-Cloud, les deux assemblées législatives et l’Hôtel de Ville). Ce trône en acajou massif doré réalisé par l’ébéniste Jacob-Desmalter, logeant au Sénat, incarne à lui seul la puissance impériale et convoque des symboles chers à Napoléon : celui-ci s’inspire d’un fauteuil en marbre de la Rome antique dont il voulut une copie, en bon adorateur de l’Empire romain qu’il était. Les accoudoirs prennent la forme de sphinges, versant féminin du sphinx dans la mythologie grecque. On peut y voir des broderies dorées sur un revêtement rouge pourpre, dont le fameux « N », ainsi que des abeilles, emblème royal de la dynastie mérovingienne, que l’on retrouvera par exemple dispersées sur le grand manteau pourpre du Sacre. En exhumant des symboles issus de différentes périodes de l’Histoire, tel que l’aigle de la Rome impériale, Napoléon inscrit ainsi son règne dans une tradition universelle du pouvoir.

Nous avons eu la chance de pouvoir visiter en avant première l'exposition impériale. En voici quelques clichés :

 

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Réservation obligatoire

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