Le Théorème de Narcisse de Jean-Michel Othoniel : La merveilleuse exposition du Petit Palais

Petit Palais
Du 28 septembre 2021 au 9 janvier 2022

Il était une fois… Cela aurait pu être le titre de cette exposition féerique de Jean-Michel Othoniel. L’artiste nous emmène ici au Royaume des Rêves en investissant le Petit Palais avec près de 70 œuvres monumentales et flamboyantes. Et le ton est donné dès notre arrivée avec cette rivière aux mille briques de verre bleu qui tapisse le grand escalier. Nous remontons cette cascade miroitante et pénétrons dans l’antre de Narcisse. Jean-Michel Othoniel signe ici un coup d’éclat, en réussissant à nous proposer une parenthèse enchantée, en dehors du monde. Le temps s’arrête. Nous avons l’impression étrange de sortir d’un trop long sommeil. Ici tout est beau. Le jardin intime du Petit Palais est devenu sous la baguette magique de l’artiste un véritable jardin d’Eden, nous invitant à ralentir un instant. Nous redécouvrons cet incroyable écrin végétal, parsemé lotus d’or et autres colliers suspendus aux branches des arbres exotiques. Nous nous perdons dans les reflets envoûtants des œuvres qui réveillent les bassins pavés de mosaïques aux tesselles bleues et dorées datant de l’ouverture du musée en 1900. Nous avions oublié les fresques des façades qui se reflètent dans les nœuds miroirs qui défilent ici sous les colonnes dans un ballet d’une infinie poésie. L’artiste nous parle d’un Narcissisme éminemment positif. Un reflet de soi-même qui nous montre la beauté du monde qui nous entoure. A l’intérieur, la magie continue. Nous pénétrons dans les entrailles du Petit Palais pour découvrir des installations perlées lumineuses et spectaculaires. Du jour à la nuit, nous descendons le majestueux escalier surmonté de cette impressionnante Couronne de la nuit, pièce de perles de verre de Murano d’une demi-tonne offerte par l’artiste et qui restera suspendue tel un lustre dans ce Palais des Beaux-arts. Nous pourrons tour à tour pénétrer à l’intérieur d’une grotte de briques de métal pour libérer la parole selon les souhaits de l’artiste, même si la réalité est que le public reste souvent stupéfait et bien silencieux… Nous nous approchons des nœuds aux couleurs vibrantes qui semblent jaillir de l’obscurité par un éclairage audacieux, des boules qu’il faut approcher pour découvrir les nuances colorielles, travaillées de façon ancestrale, laissant transparaître les impuretés, les pigments naturels. Des nœuds qui semblent flotter au-dessus d’un tapis cristallin, une mer de briques bleues, nous donnant là encore l’irrépressible envie de plonger. L’artiste a réussi son pari, réenchanter notre quotidien dans une expositions aux allures de conte de fée, totalement gratuite qui plus est.

 

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Vous le connaissiez pour son Kiosque des noctambules à la sortie de la station Palais Royal, pour son élection à l’Académie des Beaux-Arts, pour ses 114 fontaines de perles noires installées au musée du Qatar… vous le connaitrez désormais pour sa carte blanche au Petit Palais, paradis de perles et de rivières.

Après l’empaquetage de l’Arc de Triomphe, les temps sont aux créations contemporaines en libre accès. Avec 70 œuvres dont 69 inédites, il s’agit de la plus grande exposition parisienne consacrée au sculpteur depuis sa rétrospective au Centre Pompidou, en 2011. Cette fois, Jean-Michel Othoniel réinvente le mythe de Narcisse pour en faire une assertion mathématique, Le Théorème de Narcisse, où l’artiste serait « un homme-fleur, qui en se reflétant lui-même, reflète le monde autour de lui ». Et nous avec.

Enchâssés dans le bâtiment, suspendus aux arbres ou flottant sur l’eau, ses nœuds de verre colorés transfigurent l’ensemble des espaces du 8 avenue Winston-Churchill. Certaines tournent au vent, d’autres reflètent colonnes et fresques environnantes, mais le plus remarquable, cette Rivière Bleue remontant à la grille du Palais, nous emporte dans son lit de verre et rêve. Des œuvres réfléchissantes qui poussent à la réflexion, élaborées avec l’aide d’un mathématicien mexicain, Aubin Arroyo, lui aussi obnubilé par le reflet des perles. Pour eux, ces formes rondes et infinies entretiennent un rapport particulier au cosmos, aux astres, à la contemplation de l'univers – à la voute céleste. Ne soyez donc pas surpris si vous finissez la tête dans les étoiles !

 

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Mélangez les mathématiques avec un mythe antique, vous obtiendrez des œuvres d’art. Après le Centre Pompidou et le Château de Versailles, Jean-Michel Othoniel, joaillier de l’art contemporain, investit la totalité du Petit Palais et son jardin. Pour l’occasion, 70 nouvelles œuvres nous sont dévoilées, toutes répondant au Théorème de Narcisse élaboré par l’artiste : un homme-fleur, qui en se reflétant lui-même, reflète le monde autour de lui. Une théorie tendre et poétique qu’aurait pu prononcer le Petit Prince... Et à juste titre ! Entre irréalité,  enchantement et contemplation, Jean-Michel Othoniel tisse une toile d’imagination entre les différents espaces du musée, transfiguré le temps d’une exposition en rêve éveillé. Rivières de briques bleues, Lotus et Colliers d’or, Couronne de la Nuit, Nœuds Sauvages et Precious Stonewall, des œuvres aux titres éthérés, qui nous invitent au voyage par leur simple évocation. Tantôt enchâssées dans le bâtiment, tantôt suspendues aux arbres ou posées sur l’eau, ces splendeurs d’un raffinement sans pareil dialoguent avec l’architecture et les ors du jardin. Une pérégrination sur les cimes du rêve, qui nous permet de résister, un instant, à la désillusion du monde contemporain.

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