Ceci n’est pas un corps… Et pourtant, cela y ressemble fortement ! Le Musée Maillol nous confronte à des créations hors norme, au travers d’une quarantaine de sculptures hyperréalistes, disons même extrêmement perturbantes. Un miroir de l’humanité, parfois sombre, souvent ironique, à la limite de l’absurde. Une exposition qui a fait le tour du monde, de l’Espagne (Bilbao) à la Belgique (Liège, Bruxelles), de l’Australie aux Pays-Bas en passant par Lyon et enfin Paris. Sont convoqués ici des stars de la sculpture hyperréaliste, comme Ron Mueck ou Erwin Wurm, Maurizio Cattelan ou Robert Graham. Nous croisons tour à tour des personnages plus vrais que nature, à taille humaine, une grande galerie de l’anatomie, des créations stupéfiantes qui passent à la loupe nos petits bonheurs ou au microscope nos gros défauts. L’illusion est parfaite. L’univers est troublant. Ces représentations d’une précision chirurgicale nous déstabilisent autant qu’elles nous fascinent. En perturbant nos perceptions avec des perspectives déformées, en redéfinissant nos échelles et malmenant les volumes, l’hyperréalisme brouille les notions d’être, de paraître, et interroge les frontières entre l’apparence et l’existence, entre la réalité et l’imaginaire. La chair nue, les ridules à peine dissimulées, les muscles saillants et la peau brillante des sculptures qui s’exhibent ici, reproduisent le corps humain dans sa moindre imperfection, avec une précision bluffante. Un réalisme qui permet l’évocation de multiples problématiques de nos sociétés actuelles : ultra consommation, violence, contemplation du corps vieillissant... comme un miroir universel dans lequel se reflète notre époque tourmentée. Et si, finalement, l’hyperréalisme exprimait davantage que le réel ?

Imiter, dérouter, admirer, comparer... De la Vénus de Milo au David de Michel-Ange, la statuaire occupe une place bien particulière dans l’Histoire de l’art, et les émotions provoquées par celles-ci divergent. C’est une déambulation déroutante mais captivante que propose ici le musée Maillol, au cœur des créations hyperréalistes et contemporaines d’artistes emblématiques comme Ron Mueck, Jacques Verduyn, Duane Hanson ou Erwin Wurm.

Tantôt hybrides, tantôt humaines, parfois grandeur nature, parfois monumentales, ces représentations d’une précision chirurgicale déstabilisent le visiteur autant qu’elles le fascinent. En perturbant nos perceptions avec des perspectives déformées, en redéfinissant nos échelles le temps d’une exposition, l’hyperréalisme brouille les notions d’être, de paraître, et interroge les frontières entre l’apparence humaine et le concept d’existence, entre la réalité et l’imaginaire. La chair nue, les ridules à peine dissimulées, les muscles saillants et la peau brillante des sculptures qui s’exhibent ici, reproduisent le corps humain dans sa moindre imperfection, avec une précision bluffante.

FOCUS SUR...
Carole Feuerman, General's Twin
Tissu du maillot en résine, gouttes d’eau en résine... L’artiste new-yorkaise Carole Feuerman est célèbre pour ses sculptures de nageuses très réalistes. Même si seule la partie supérieure du corps de la nageuse est représentée, s’en dégage un sentiment de puissance et de grâce, comme si elle venait juste d’émerger de la surface de l’eau pour reprendre sa respiration. Les yeux fermés, la tête haute, elle semble rayonner et s’extraire avec force de la composition. Tout est ici une question de détails, du choix de sa position à l’harmonie des couleurs utilisées, pour donner vie à cette jeune femme.