Dans le calme d’une toile allégée, Théo Lopez cherche aujourd’hui une respiration nouvelle. Connu pour ses compositions vibrantes nourries d’expressionnisme allemand, de constructivisme russe et d’abstraction lyrique, le peintre et muraliste franchit ici une étape décisive : ralentir. Ses gestes se font plus rares, ses lignes plus aérées, ses surfaces moins saturées. Comme si, dans un monde qui s’accélère et se brouille, l’artiste choisissait d’ouvrir la peinture à un espace où le regard retrouve le temps de se poser.

Depuis plus de dix ans, Lopez explore la tension entre spontanéité et contrôle, construisant ses toiles à force de couches, de superpositions et de transparences. Mais cette nouvelle série introduit un élément jusque-là en retrait : le vide. Non pas l’absence, mais un espace actif qui donne souffle à la matière. La toile respire, et avec elle celui qui la contemple. Dans certaines œuvres, des verticales en apesanteur découpent l’espace, ailleurs ce sont des halos colorés qui se dissipent comme des nuées. L’énergie circule, mais différemment : moins spectaculaire, plus intérieure. On y retrouve l’écho de Kandinsky, on pense aux leçons de Kijno, aux méditations de François Cheng sur la plénitude du vide ; on retient surtout une proposition très personnelle, qui fait de la peinture un espace d’introspection et de vitalité. Une invitation à « faire silence » pour voir mieux, que la galerie Larock-Granoff orchestre comme un moment suspendu.

GALERIE LAROCK-GRANOFF
13 quai de Conti, 75006 – M° Saint-Michel (4)
Du 16 octobre au 7 novembre 2025
Du mer. au sam. 10h30-19h30
Entrée libre