Le 14 novembre 2018 - 
Musée Magritte (Belgique) // 

René Magritte avait une fâcheuse habitude : celle de recycler le support de ses propres toiles pour constituer de nouveaux tableaux. Parmi celles qui subirent les coups de ciseaux, La pose enchantée (1927) a retenu toutes les attentions : réalisée en 1927, elle disparaît de la circulation en 1932 avec pour unique témoin de son existence le catalogue raisonné consacré à l’artiste. Il faut dire qu’à partir de 1929, la crise ruine le marché d’art belge et français et La Galerie Le Centaure se voit dans l’obligation de priver Magritte de soutien financier. Qu’à cela ne tienne, Magritte fait feu de tout bois, quitte à sacrifier une toile qu’il jugeait sans doute insatisfaisante.

En 2013, La pose enchantée refait surface avec la découverte de sa partie supérieure gauche sous le tableau Le portrait exécuté en 1935 et conservé au MoMA. Dans la foulée, Le modèle rouge (1935) au Moderna Museet (Stockholm) révèle par radiographie à rayon X la partie inférieure gauche de la composition perdue. En 2016, le troisième morceau est découvert sous La condition humaine (1935) localisée au Norwich Castle Museum... Après une attente fébrile du monde de l’art - mais quel est donc le tableau qui dissimule la pièce manquante ? -, le mystère est enfin résolu aujourd’hui avec le dernier élément du puzzle caché sous Dieu n’est pas un saint (1935-1936) du Musée Magritte.

La toile reconstituée virtuellement donne « tout lieu de s’attendre à ce que d’autres tableaux disparus de Magritte fassent surface » Michel Draguet, Directeur général des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. L’engouement pour les énigmes de Magritte n’est donc pas près de s’arrêter !