Jusqu'au 16 septembre 2018 -




Le Signe //

 

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L’illustration et ses marges

L’illustration n’est plus aujourd’hui là où on l’on s’attendait à la voir autrefois. Certes, elle existe toujours de façon traditionnelle dans le monde de l’édition ou de la presse, mais les illustrateurs s’affranchissent constamment de ses frontières pour s’engager sur d’autres terrains. Des terrains qui amènent à explorer le roman graphique par exemple. C’est ce que la démarche personnelle d’une quinzaine de créateurs contemporains talentueux de l’illustration démontre, à travers la présentation de nombreux dessins originaux et documents imprimés. Des livres, affiches, fanzines, objets, périodiques donnent à voir la diversité des supports et expressions d’un chemin créatif qui passe toujours par le dessin et le papier. L’illustration peut aussi habiter le textile comme le prouvent les tapisseries tissées par l’artiste britannique Hannah Waldron. Si ses carrés de tissus laissent d’abord apparaître des formes abstraites qui s’entremêlent dans un savant jeu graphique, à y regarder de plus près, ce sont des plans, des volumes, un train, des ponts, qui se dessinent sous nos yeux. Ou comment retranscrire l’architecture des villes sur des tapisseries. Et si l’illustration revêt des extérieurs plus classiques, comme les œuvres de Cristina Daura que l’on retrouve dans les fanzines ou dans la presse, ce n’est jamais qu’un masque : des figures récurrentes, énigmatiques, des images fragmentées constituent sa grammaire visuelle qui invite le lecteur à percer le mystère, décoder son langage. Les univers sont très éclectiques, sans doute parce que les artistes proviennent des quatre coins du monde, du Brésil à la Suède en passant par le France et le Royaume-Uni. L’illustration apparaît, sous les différents coups de crayons, comme étant à la croisée d’une pluralité d’arts appliqués. Aussi apprend-on qu’entre l’illustration et le design graphique, il n’y a qu’un pas.