Scandale - Le Musée de la Romanité ne fait pas l'unanimité
Modernité ou conservatisme ? //
Le Musée de la Romanité à été inauguré à Nîmes le 2 juin dernier et présenté à ses habitants par la même occasion. Un bâtiment de 9200 m² pour accueillir 5000 oeuvres antiques, à l'architecture moderne, se dresse devant les arènes. Oui mais voilà... Cette initiative ne plaît pas à tous les Nîmois, ni à certains experts de l'Unesco.
Les quelque 5.000 œuvres antiques sont désormais présentées selon un parcours chronologique et thématique allant du 7e siècle avant notre ère jusqu'au Moyen-Âge. Les riches collections archéologiques nîmoises étaient jusqu'ici à l'étroit dans un musée du 19e siècle alors que la ville d'Arles voisine avait créé dès 1995 son vaste «musée bleu» le long du Rhône. Mais ce choix et son coût de près de 60 millions d'euros-divisent les habitants de la ville. Certains Nîmois qualifient de «chef-d'œuvre» la façade carrée constituée de milliers de lames de verre sérigraphié rappelant le drapé d'une toge ou une mosaïque pendant que d'autres dénoncent « une pollution visuelle horrible et coûteuse ». Elisabeth de Portzamparc, qui a imaginé le musée de la Romanité, rétorque : « On observe souvent des réticences concernant la juxtaposition de bâtiments contemporains au patrimoine antique, comme on l'a déjà fait avec la pyramide du Louvre ou encore le Carré d'Art face à la Maison Carrée, et le musée de l'Acropole à Athènes ».