Actu – Quand Déborah de Robertis se dénude à Lourdes
Enfin une Madone féministe //
Samedi dernier, l’artiste performeuse franco-luxembourgeoise a de nouveau choqué les plus pudiques. C’est dans le sanctuaire de Lourdes, haut lieu de recueillement vanté pour ses miracles en tout genre, que la féministe de 34 ans s’est dénudée. Elle s’est ensuite placée devant la grotte, mains jointes en prière et visage recouvert d’un voile bleu, référence à la Vierge, pendant une procession eucharistique.
Rapidement interpellée, l’artiste s’est vue obligée de se rhabiller et conduite au poste. Bien que la jeune femme ait expliqué le caractère artistique de son action, "les policiers ont été appelés par des personnes sur place, ils l'ont interpellée et placée quelques heures en garde à vue", a indiqué à l'AFP le procureur de Tarbes. Ce dernier ajoute que Déborah de Robertis sera envoyée à l’audience correctionnelle le 19 mai prochain pour être jugée pour exhibition sexuelle. Bien sûr, c’est le sanctuaire de Lourdes qui porte plainte contre l’artiste. "Nous condamnons cet acte d'exhibitionnisme qui a choqué les fidèles présents à la Grotte à ce moment-là" déplore celui-ci, en demandant "le respect du caractère sacré de nos lieux de culte conformément au principe de la liberté religieuse".
Militante et déterminée, à l’instar du groupe politique des Femen, Déborah de Robertis est une habituée des tribunaux. En 2014 puis en 2016, elle eut droit à deux rappels à la loi pour ses performances au Musée d’Orsay qui consistait à se dénuder sous les toiles L’Origine du monde de Gustave Courbet et L’Olympia d’Édouard Manet. Puis, en octobre dernier, elle fut convoquée au tribunal de Paris pour le même genre de performance, au Musée du Louvre cette fois.
Dénonçant la place des femmes dans l’histoire de l’art, la société et aujourd’hui, la religion, l’artiste avait pour l’instant été comprise par la juridiction qui retenait ses arguments artistiques. Prions pour que, à la suite de cet épisode de Lourdes, l’artiste engagée soit de nouveau relaxée.