Passée au crible : 5 choses que vous ne saviez pas sur Giacometti
Musée Maillol
Du 14 septembre 2018 au 3 février 2019
Du 14 septembre 2018 au 20 janvier 2019 -
Musée Maillol //
Cela n’a échappé à personne, Alberto Giacometti fut cette année au cœur des expositions incontournables parisiennes, promettant une rétrospective riche sur ce sculpteur de la première moitié du XXe siècle. Pourtant, on soupçonne que certains éléments de sa vie vous aient échappé… Découvrez les 5 derniers secrets de l’artiste suisse !
S’il était talentueux, Alberto Giacometti (1901-1966) était aussi éminemment précoce. Sa première œuvre consiste en un portrait sculpté de son frère, Diego, en 1915. Très proches, ils partagent dès les années 30, le même atelier – un espace pourtant relativement étroit dans le 14e arrondissement de Paris – et Diego, qui s’adonne alors au mobilier en bronze, devient l’un de ses principaux modèles.
Le portrait est un motif persistant dans la carrière de Giacometti. En 1937, lorsque sa sœur meurt en accouchant de son fils Silvio, il réalise à la suite du drame plusieurs portraits de son neveu. Dans ces bustes, le socle est indispensable. Plus qu’une fonction, il devient chez Giacometti un sujet de réflexion : une sculpture intégrante de ses figures clouées au sol, presque enfermées.
Gravitant dans la sphère artistique de la capitale, Giacometti ne peut s’empêcher de se frotter aux avant-gardes parisiennes. Face aux œuvres des autres artistes de l’exposition, on appréhende les oscillations du style de l’artiste : en marge du surréalisme, il s’essaye à l’abstraction avec notamment une femme en pied, aussi lisse et sereine qu’une statue d’Égypte ancienne. Contrairement à Brancusi qui en fait sa signature, lui retourne finalement à la figuration et à la sculpture d’après modèle vivant. Son style n’en sera que plus affirmé dès 1935.
Car ce qui importe le plus dans le travail et la démarche de Giacometti réside dans sa recherche solitaire sur la figure humaine. D’un certain hiératisme venant des statues antiques, Giacometti a gardé un élément cher à son style : les traces de couleur rouge. Inspirées des statues grecques, elles sont comme un soupçon d’âme humaine, contrebalançant ainsi avec les silhouettes filiformes de ses sculptures qui semblent rongées par le temps...
Mystérieux et sans nul doute inclassable, Alberto Giacometti ne révèle pas l’origine de son inspiration ou ses influences. Un carnet de dessin de 1925 montre cependant son exigence : il y note chacun des sculpteurs de l’époque, dont Maillol et Bourdelle, sur dix. Seul Rodin n’y figure pas… Un artiste intransigeant doublé d’un homme têtu se cache donc derrière ces Homme qui marche et Femme de Venise écorchés.
Peut-on finalement reprocher l’engouement actuel pour Giacometti ? Comme il l’écrivait lui-même 3 ans avant sa mort, « La grande aventure, c'est de voir surgir quelque chose d'inconnu chaque jour dans le même visage ». La grande surprise dans cette belle exposition, c’est d’apercevoir dans ses œuvres vues et revues, un petit quelque chose de nouveau.