A redécouvrir - La Rencontre Monet/Auburtin au Musée des Impressionnismes

Musée des Impressionnismes
A redécouvrir - Été 2019

Vous êtes confinés et le temps commence à se faire long ? On vous propose de redécouvrir en images et en vidéos la très belle exposition de l'été dernier à Giverny, petit coin de paradis à une heure de la capitale ...

L'an dernier, le musée des Impressionnismes de Giverny fêtait cette année ses 10 ans, en conviant – non sans surprise – le chef de file de l’Impressionnisme qu’est Claude Monet. A ses côtés, son contemporain Jean-Francis Auburtin. Moins connu mais ô combien intéressant dans ce dialogue artistique inédit.

Deux artistes qu’un quart de siècle séparait et que les magnifiques paysages de Normandie ont superbement rapprochés. Jean-Francis Auburtin découvre les œuvres de Monet en 1889, lors de la grande exposition parisienne Monet-Rodin qui présentait près de 150 toiles du maître. Et là, c’est la révélation, l’émerveillement. Auburtin posera son chevalet dans les mêmes lieux que celui dont il admire tant les paysages, deux balades artistiques communes, deux regards sur les mêmes merveilles. Nous les suivons donc ici, de la Provence aux côtes méditerranéennes, en passant par Belle-Île-en-Mer et les rivages escarpés sa côte sauvage - où Auburtin séjournera une 10aine d’années après le passage très remarqué de Monet -, en passant évidemment par leur Normandie chérie, Pourville, Étretat, Varengeville…

Si les deux artistes ont en commun l'amour du paysage, le goût du travail en série, la passion de l'art japonais, si le motif et le cadrage retenus sont identiques, la manière de peindre et la technique, elles, diffèrent radicalement.

On redécouvre Monet, en une vingtaine de toiles majeures, sa peinture charnelle par touches délicates, comme dans Plage et falaises de Pourville (1882), ses paysages solaires, sublimant la nature des aurores, fusionnant ciel et mer. Ses toiles évoluent, frôlant presque l’abstraction comme avec L’Aiguille et la Falaise d’Aval (1885), la falaise d’Étretat se fait masse sombre, comme une barrière rocheuse laissant rayonner un ciel rose timide nimbé de lumières blanches. Autant de variations sur le même thème, déclinées ici magnifiquement selon le regard des deux peintres. Et Auburtin nous subjugue. Il est vrai qu’on pouvait craindre que ses œuvres soient un peu écrasées par celles de son aîné. Mais rien de ça. Ici les toiles dialoguent, dans une très belle singularité, chacune exprimant des arguments sensibles et différents dans une conversation équilibrée et tout en élégance. On se demande comment on a pu oublier cet artiste qui pourtant de son vivant était illustrement connu, lui qui avait réalisé des décors dans des lieux prestigieux, au Conseil d’Etat, à la Sorbonne, au Palais Longchamp à Marseille ou à l’université de Lyon… Ici, rien de grandiose ni écrasant, c’est la facette intime et sensible de l’artiste que l’on découvre. S’il ne s’attache pas à rendre les modulations atmosphériques chères à Monet, Auburtin nous livre une vision plus crépusculaire, préférant la douce lumière du soir à celle du petit jour. On ne s’étonnera donc pas de croiser des bleus outremer intenses, rendant aux paysages oniriques un aspect fantastique, comme avec ses fameuses sorcières. Autre caractéristique très nette du travail d’Auburtin, des paysages éminemment stables, solides même, architecturaux. Il s’en dégage une douce impression de calme et de sérénité, une invitation à la contemplation de la nature, universelle, sans âge. Si Monet tend progressivement vers l’abstraction, Auburtin quant à lui glisse vers le symbolisme, figeant presque parfois le mouvement, de la mer, des nuages. Le temps n’a plus de prise. Les teintes pastel et acidulées laissant place à des aplats de couleurs vives cernés de noir, rappelant les estampes japonaises qui inspirèrent tant nos artistes et leurs successeurs. En somme une magnifique balade artistique, qui nous invite, à notre tour, près de 140 ans plus tard, à revenir sur leurs pas, pour regarder à nouveau ces paysages intemporels.

 

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Chaque Printemps, Giverny devient un véritable havre de paix pour tous les parisiens qui veulent fuir le monde et la pollution, ne serait-ce que pour un week-end. La ville fait le bonheur des promeneurs, des gourmands et surtout des amateurs d’art depuis l’ouverture du Musée des Impressionnismes, il y a maintenant 10 ans. Pour célébrer cet anniversaire, le musée met à l’honneur l’œuvre de Jean Francis Auburtin, mise en perspective avec celle de Claude Monet. Auburtin vouait une admiration sans faille au maître impressionniste et était très touché par sa façon de peindre. Lorsque l’on s’attarde à contempler les tableaux des deux artistes, on constate un véritable intérêt commun pour la nature : tous les deux ont parcouru le littoral à la recherche de magnifiques paysages à peindre. Leurs tableaux de l’aiguille d’Etretat en sont un exemple flagrant. Saurez-vous distinguer les œuvres des deux peintres ? Réunissant un ensemble important de peintures et dessins d’Auburtin, ainsi que quelques-unes des toiles les plus remarquables de Monet, l’exposition propose de montrer deux regards différents portés sur les mêmes paysages, mais avec une sensibilité différente.

Les photos de l'exposition :

 

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Pour connaître la prochaine exposition du musée, c'est ici !


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