La collection Morozov et ses chefs-d’œuvre de l'art moderne à la Fondation Louis Vuitton
Fondation Louis Vuitton
Du 24 février au 25 juillet 2021
Événement inédit que cette exposition. Pour la première fois, la collection Morozov quittera son pays d’origine, la Russie, pour rejoindre Paris. En collaboration avec le musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, le musée des Beaux-Arts Pouchkine et la Galerie nationale Trétiakov à Moscou, la fondation Louis Vuitton accueillera dans ses galeries les acquisitions des frères Morozov, collectionneurs philanthropes qui gouvernèrent la vie culturelle moscovite au début du XXe siècle. Ce fonds d’une richesse rarement égalée est constitué d’œuvres des plus grands maîtres français de la fin du XIXe siècle : Matisse, Bonnard, Picasso, Gauguin, Van Gogh, Degas, Monet, Renoir, Maurice Denis, Cézanne, auxquels se joignent Chagall, Malevitch et Serov, pour ne citer qu’eux. Les chefs-d’œuvre impressionnistes, post impressionnistes et modernes y seront sublimés par cette magistrale mise en regard qu’annonce la venue de tableaux de l’avant-garde russe et se déploieront dans la quasi-totalité des presque 4000 m2 des espaces de la Fondation Louis Vuitton.
Focus sur Auguste Renoir, La Rêverie, 1877
Présenté lors de la troisième exposition des impressionnistes en 1877, ce portrait Jeanne Samary qui débuta à la Comédie Française en 1874 dans le rôle de Dorine du Tartuffe de Molière ne fit pas l’unanimité de la critique. Renoir réalisa une douzaine de portraits de l’actrice, la faisant notamment figurer dans Le Déjeuner des canotiers. Le peintre présente ici son modèle dans une de ses premières œuvres impressionnistes. Celle-ci, fâchée de l’accueil mitigé que le tableau reçut, finit par lui préférer la peinture plus académique de Louise Abbéma qui réalisa également plusieurs portraits de la grande Sarah Bernhardt.
Le saviez-vous ?
Les Morozov et les Chtchoukine dominèrent l’émulation culturelle de Moscou au tournant des XIXe et XXe siècles. Ivan Morozov se rendait régulièrement à Paris pour se fournir en tableaux auprès des grands collectionneurs : Ambroise Vollard, Eugène Druet et Paul Durand-Ruel. La collection qu’il constitua avec son frère Mikhaïl fut confisquée en octobre 1918, peu après la Révolution russe, pour être nationalisée et rejoindre le musée de la nouvelle peinture occidentale de Moscou, jusqu’à sa dissolution par Staline en 1948. Elle fut ensuite dispersée, comme la collection Chtchoukine entre le musée de l’Ermitage, le musée Pouchkine et la Galerie Trétiakov.