A Beyrouth, cette exposition espère « soigner » les œuvres d’art soufflées par l’explosion

 

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« L’Art blessé », c’est le nom donné à l’exposition qui se tient actuellement à la Villa Audi. Car l’art n’a pas non plus été épargné par l’explosion du 4 août dernier, qui a ravagé la capitale libanaise. Actuellement fermée en raison du contexte sanitaire, l’exposition devrait rouvrir ses portes au 1e février.

Cette exposition entend réparer, autant que faire se peut, l’âme blessée des œuvres d’art abîmées par le souffle de l’explosion du 4 août 2020. Parmi elles, une toile du XVIIe siècle attribuée à Guino Reni, un ensemble de portraits réalisés par l’artiste Cici Sursock ou encore un buste en stuc polychrome réalisé par l’artiste libanaise Katia Traboulsi. Ces œuvres sont mises en parallèle avec un ensemble de créations (toiles et sculptures) conçues après le drame, prenant place au sein d’une scénographie baignée de lumière signée par l’architecte d’intérieur Jean-Louis Mainguy. Au-delà de la vertu thérapeutique de cet événement (le musée porte lui-même encore les stigmates de l’explosion), celui-ci traduit également « la volonté de remettre sur la sellette l’ensemble de notre patrimoine artistique », s’est confié Mainguy, qui officie à la fois en tant que scénographe et commissaire de l’exposition.

Au fond il ne s’agit pas tellement de retrouver la splendeur originelle des œuvres, de restaurer un geste éclaté, mais de les donner à voir sous un nouveau jour : ne cherchant pas à cacher les failles, les blessures, les plis, le but de cette exposition est au contraire de prendre la mesure de l'événement, de faire ressortir et de jouer habilement avec ces marques qui, au détour d’un rayon lumineux ou d’un vers de poésie, apportent véritablement une nouvelle dimension à l’œuvre d’origine. Une belle preuve - s'il en fallait une - que si l’art nous permet souvent de dépasser nos propres traumatismes, nous pouvons réciproquement l’aider à dépasser les siens.


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