Les plus belles façades de Paris

Avec l'arrivée des beaux jours, on lève les yeux vers le ciel pour respirer ... et on découvre des joyaux d'architecture dans la capitale.  Suivez-nous ...

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Le bâtiment le plus éclectique de Paris

Non, on ne rêve pas, on se trouve bien en plein cœur du Quartier latin ! Ce curieux bâtiment au style historiciste a été construit en 1920 par Paul Bigot grâce au don de la marquise Arconati-Visconti. A contre-courant des tendances Art déco de l’époque, il est constitué de la brique rouge de Vaugirard, peu habituelle dans le paysage parisien.

Cette couleur solaire dévoile une influence vénitienne, tandis que les petits édicules au niveau de la corniche rappellent l’architecture mauresque. Sur l’ensemble de la façade, on aperçoit également une frise archéologique en bas-relief réalisée par la Manufacture de Sèvres à partir de moulages de sculptures grecques, romaines, médiévales et Renaissance.

Le saviez-vous ?

A l’origine, l’édifice a été conçu pour abriter la bibliothèque d’art du couturier Jacques Doucet, qui a fait don de sa collection à la ville de Paris. Depuis 1990, elle a été déplacée dans la bibliothèque de l’Institut National d’Histoire de l’Art, près du Palais Royal. La salle de lecture a néanmoins été conservée, avec des salles de cours tout autour qui accueillent aujourd’hui les enseignements d’histoire de l’art de la Sorbonne.

INSTITUT D’ART ET ARCHÉOLOGIE DE PARIS
3 rue Michelet, 75006

 

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Le plus bel immeuble de Paris ?


Non loin de la tour Eiffel, vous vous êtes sûrement arrêté devant cet édifice remarquable. Avec son style Art Nouveau exubérant, cet immeuble réalisé par Jules Lavirotte en 1900 est assurément l’un des plus décoratif de la capitale ! Construite pour le compte du céramiste Alexandre Bigot, la façade en grès flammé rend hommage à son art, sublimée par les sculptures de T-J Sporrer, F. Michelet, A. Halou et J-B Larrivé.

L’architecture d’ensemble, quant à elle, joue sur l’asymétrie, avec ses lignes courbes irrégulières et des fenêtres aux formes disparates. La mosaïque de briques, pierres et de céramiques, minutieusement sculptée de motifs floraux et animaliers, offre un vrai souffle de liberté aux devantures parisiennes de l’époque, si bien que l’immeuble fut lauréat du concours de façade de la ville en 1901.

Le saviez-vous ?

Arrêtez-vous devant la sublime porte d’entrée en bois massif et fer sculptés, encadrée de feuillages ondulants qui grimpent sur le visage d’une femme, surplombant les passants. L’histoire raconte que de nombreuses allusions érotiques sont dissimulées dans cette construction, à commencer par la forme phallique des vitraux et la présence d’un lézard sur la poignée, qui renverrait à l’attribut masculin dans le langage argotique.

IMMEUBLE D’HABITATION
29 avenue Rapp, 75007

 

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La bicoque alsacienne


A deux pas de la gare Saint-Lazare, au milieu des édifices du XIXe siècle, cette jolie maison a longtemps abrité un restaurant alsacien. Avec sa cigogne perchée sur la cheminée, ses tuiles alsaciennes et sa façade tout de bois et de briques, on se croirait dans le Grand Est français. Inscrite aux monuments historiques, cette architecture est typique du style alsacien très à la mode dans la capitale à la fin du XIXe siècle. On aperçoit d’ailleurs un blason proche de celui de Strasbourg et une statue de Gambrinus, le « roi de la bière » régional, dont cette ancienne brasserie portait le nom. Et le plus étonnant de cette histoire ? Aujourd’hui, Ce charmant édifice accueille à tous ses étages un McDo !

Le saviez-vous ?

Au XIXe siècle, plusieurs établissements de style alsacien apparaissent dans la capitale. En effet, suite à la perte de l’Alsace-Lorraine, de nombreux habitants de la région ont rejoint Paris pour ouvrir des brasseries aux spécialités locales. C’est notamment le cas des emblématiques Brasserie Lipp et Deux Magots, ouvertes à l’époque par un exilé alsacien.

RESTAURANT
119 rue Saint-Lazare, 75008

 

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Une polychromie antique

Vous découvrirez cette extraordinaire façade à l’intérieur de la Cité Malesherbes, une jolie voie privée rejoignant la rue des Martyrs. Construite en 1856 par l’architecte Anatole Jal et décorée par le peintre Pierre-Jules Jollivet, cette étonnante maison polychrome est recouverte de terres cuites émaillées représentant de célèbres scènes bibliques.

Elle fut inspirée par l’architecture de la nouvelle Athènes, ce quartier du 9e arrondissement où ont été construits au XIXe siècles de nombreux hôtels particuliers inspirés de l’architecture antique.

Le saviez-vous ?

Cette voie privée détient le nom de Chrétien Guillaume de Malesherbes, avocat de Louis XVI qui résidait sur ce terrain jusqu’à la Révolution, où il fut guillotiné en 1794.

IMMEUBLE D’HABITATION
11 Cité Malesherbes, 75009

 

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Le théâtre le plus baroque

Dans cette rue célèbre pour ses cafés et ses théâtres, on reconnaît de bien loin cette façade baroque bleue cyan qui célèbre la traditionnelle commedia dell’arte. Avec ses colonnes tressées et ses angelots dorés, elle célèbre le kitsch comme aucun autre immeuble ! Il s’agissait à l’origine d’un commissariat qui fut remplacé en 1980 par ce petit théâtre de 100 places, à l’initiative du metteur en scène Attilio Maggiulli.

Si l’on peut lire « depuis 1974 » sur la façade, cela indique en réalité la création du premier théâtre italien de Montparnasse, auparavant situé sur l’avenue du Maine. A côté, la phrase latine « cadtigat ridendo mores » renvoie à l’univers de la comédie, en signifiant « Il corrige la morale par le ridicule ».

THÉATRE DE LA COMÉDIE ITALIENNE
17 rue de la Gaité, 75014


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