James McNeill Whistler et la Frick Collection exposés au Musée d'Orsay
Musée d'Orsay
Du 8 février au 8 mai 2022
Connaissez-vous James Abbott McNeill Whistler, peintre et ami d’Oscar Wilde, fondateur du tonalisme et membre de la Légion d’honneur ? Si ce n’est pas le cas, le musée d’Orsay vous propose une occasion en or de venir découvrir cet artiste lors d’une exposition exceptionnelle. Et pour cause, une vingtaine de ses tableaux quittent leur demeure américaine pour être exposés en France pour la première fois. Pastels et estampes vous feront entrer dans l’univers du peintre. Un univers doux, tendre, calme, qui donne parfois l’impression d’être plongé dans la brume. Fervent défenseur de « l’Art pour l’Art », Whistler offre des portraits et paysages à l’esthétique incontestable, afin de faire de l’œuvre une entité décorative à part entière. Pour cela, il puise son inspiration partout. Dans l’art japonais, ou oriental, parmi ses amis impressionnistes et symbolistes, et dans la vie de tous les jours. Mais attention, derrière la délicatesse de ses œuvres se cache pourtant la personnalité haute en couleur d’un peintre qui n’avait pas sa langue dans sa poche. Il intentera par exemple un procès au critique d’art Ruskin, créant ainsi un conflit sans fin entre les deux hommes. Dans le même registre, il dira de son ami et mentor Gustave Courbet que « son influence a été dégoûtante ». Par ces mots, Whistler ne conteste pas le talent du Français, mais remet plutôt en cause son attrait certain pour ce « damné réalisme ». C’est à la suite de ce rejet que Whistler sera perçu par certains comme précurseur de l’art abstrait. En effet ses œuvres, dont beaucoup portent des noms de concerto (Symphonies, Nocturnes), témoignent de la conception parfois abstraite de l’art qu’avait le peintre, et nous livrent une représentation du monde tout en douceur et en poésie, où l’esthétisme prime bien souvent sur le réalisme.
Le saviez-vous ?
Située en plein cœur de New York, face à Central Park, la Frick Collection est l’une des plus importantes institutions muséales d’art européen des États-Unis. Créée par Henry Clay Frick, grand collectionneur, elle se compose aujourd’hui de plus de 1100 œuvres, signées entre autres par Picasso, Degas, Braque ou Rembrandt.
Focus sur... le comte Robert de Montesquiou-Fézensac, de J-A McNeill Whistler
Réputée pour être l’une des toutes dernières peintures de Whistler, cette œuvre résolument moderne, réalisée à la fin de sa vie, joue sur les détails et la lumière, accentuant certaines parties du portrait grâce à l’usage du blanc sur fond noir. Le comte de Montesquiou, figure emblématique de la Belle Époque, servira d’inspiration au baron de Charlus, personnage de La Recherche de Proust, qui évolue aux côtés du peintre Elstir, lui-même inspiré par… Whistler !