Spot 13, tour Paris 13, Boulevard Paris 13, le Lavo//Matik… le 13^ème arrondissement parisien n’en finit plus de lister ses lieux urbains alternatifs, galeries et ballades dédiées au street-art. Ce mois-ci, c’est une nouvelle pierre qui s’ajoute à l’édifice culturel du quartier vibrant et pétillant de couleurs au cœur du Dancing Underground, un ancien hôtel désormais mué en bar situé au 104 avenue d'Italie 75013. Ce dernier a récemment fait l’objet d’une métamorphose impressionnante, initiée par le propriétaire du lieu et celle à qui il a donné carte blanche : Demoiselle MM. Folle amoureuse du street-art et personnalité engagée, l’artiste s’approprie les murs de la capitale sur lesquels elle appose ses « Demoiselles », des figures féminines très souvent accompagnées d’un message fort. Mais en ce début d’année, changement de décor : ce sont des intérieurs qu’elle a souhaité réinvestir, avec le désir de fédérer l’humain autour de l’art urbain. Un pari réussi, puisqu’en ressort un projet collectif monumental, qu’elle a baptisé « Les 25… au 104 ».

Si, à l’aube de l’initiative, l’auteure souhaitait réunir une équipe 100% féminine, des artistes masculins ont finalement rejoint le projet, tournant dont se félicite Demoiselle MM qui prône l’échange, la liberté et l’énergie créative. En tout, ce sont donc 25 street-artistes qui ont laissé libre cours à leur imagination et œuvré à la transformation du Dancing Underground en un spot coloré et éphémère. Les nuances de l’arc-en-ciel, étalées du sol au plafond jusqu’à même les fenêtres grâce aux techniques du pochoir, de la bombe ou de la calligraphie, représentent sur la plupart des murs la figure de la femme dans une ballade poétique et sensible. Oscillant entre mythologie grecque et portrait de Joséphine Baker, la féminité est mise en lumière entre deux coups de bombe et constitue le visage central d’un condensé d’univers oniriques.

L’endroit, qui rappelle les bars underground de la ville de Berlin, offre également deux mondes disparates, tantôt le jour, tantôt la nuit : une double visite recommandée par le collectif à l’origine du projet, tant les ambiances diffèrent en fonction de la lumière et de l’atmosphère. L’exposition éphémère, qui a déjà ravi les férus d’art urbain le week-end dernier, sera de nouveau ouverte au public les 28, 29 et 30 janvier prochains, pour une exploration palpitante sur 2 étages lors d’un week-end haut en couleurs !