Une statue romaine de Bacchus, disparue depuis 50 ans, enfin restituée à un musée français
Une drôle d’histoire, à laquelle ne s’attendait certainement pas le musée du Pays Châtillonnais.
Mais d’abord, remontons le temps jusqu’en 1973. Par un soir enneigé du mois de décembre, ce même musée voit son alarme trafiquée et l’une de ses fenêtres brisée, lorsqu’un groupe de voleurs se frayent un chemin entre les sculptures et autres trésors. C’est alors que leur attention s’arrête sur une statue romaine en bronze, représentant le dieu du vin Bacchus enfant. Haute d’une quarantaine de centimètres seulement, cette dernière termine dans leur butin, et quitte le musée avec les voleurs. Une perte énorme pour la communauté muséale, qui pensait ne jamais la retrouver.
Pourtant, coup de théâtre ! 50 ans plus tard, elle réapparait mystérieusement. Tout commence lorsqu’un collectionneur autrichien achète légalement la statue sur le marché de l’art, mais ne parvient pas à la faire authentifier. Il fait alors appel à un certain Arthur Brand, expert et détective néerlandais, qui se lance dans une « chasse ouverte » pour découvrir la vérité. Ce n’est que dans les mois qui suivent, alors qu’il découvre la statue dans un magazine archéologique de 1927, que l’énigme s’éclaircit pour l’expert. Volée il y a presque un demi-siècle, la statue appartient en réalité à un musée français, celui du Pays Châtillonnais situé en Côte d’Or à l’est du pays.
À la suite de cette révélation, la statue a été restituée là où est sa place. Un retournement de situation des plus inattendus, tant « « il est extrêmement rare qu’un objet volé refasse surface, après cinquante ans. Surtout un objet aussi important. », affirme Arthur Brand, désormais surnommé « l’Indiana Jones de l’art ». Une mésaventure rocambolesque dont se réjouit également Catherine Monnet, la directrice du musée, qui souligne l’important de la statue de Bacchus pour le patrimoine français, et qui a témoigné de sa gratitude envers le détective en lui offrant… une entrée gratuite à vie !