Théâtre de la Contrescarpe : Jacques de Bascher en soie et en os

Théâtre de la Contrescarpe
Jusqu'au 27 mars 2023

 

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La pièce s’ouvre sur une baignoire. Sur les rebords de celle-ci reposent un flacon du N°5 de Chanel et une carafe en cristal révélant du whisky. À l’intérieur de cette baignoire se trouve Jacques de Bascher, la muse excentrique de Karl Lagerfeld et d'Yves Saint Laurent. Derrière lui défilent les images des danses endiablées des années Palace. Ce soir et probablement pour la première fois, Jacques de Bascher est seul, il ne se joindra pas à la fête. Nous sommes en 1984, et à seulement 33 ans, le prince des nuits parisiennes apprend qu’il est positif au VIH.

L’angle choisi par Marc Gabriel pour ce seul en scène, à la fois acteur et auteur de la pièce, est donc celui de la tragédie, d’un héros romantique dont la décadence aurait signé la mort prématurée. Pourtant, pendant cette immersion d’une heure au cœur des années d’or de la vie nocturne parisienne, nous rions, nous rêvons beaucoup aussi. Si Jacques de Bascher incarne un Icare aux ailes brûlées, il ne perd pas de sa superbe, au contraire. Dans son interprétation, Marc Gabriel brille autant par une personnalité contrastée que par ses tenues travaillées. À la lumière de l’enchaînement des costumes, de la veste vichy aux porte-jarretelles, Jacques de Bascher passe de la vantardise à la vulnérabilité, du dandy le plus séduisant de Paris à l’amant esseulé et misérable.

En alternant les différentes temporalités et parfois même les personnages, l’acteur fait cohabiter le temps de l’insouciance avec celui d’une réalité funeste. Le spectateur plonge dans le fantasme des soirées alcoolisées où Catherine Deneuve se mêlait à Loulou de La Falaise, puis se voit brusquement ramené dans l’émotion brute, face à cet homme trop jeune pour mourir. Jacques de Bascher craint d’être oublié et regrette de ne pas avoir eu le temps (ou le talent) pour créer. Mais là où Marc Gabriel excelle, outre un texte extrêmement bien écrit, c’est dans la manière dont il dévoile le véritable chef-d’œuvre de Jacques de Bascher : lui-même.

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