Lé Pho, pionnier de l'art moderne vietnamien, crée la surprise lors d'une vente Art Research Paris

Art Research Paris
Le 16 mars 2023

 

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Encore trop rare sur le marché français, le pionnier de l'art moderne vietnamien Lé Pho n'avait pas fait parler de lui depuis un moment. La vente de cette œuvre, mariage élégant entre les techniques occidentales et les traditions asiatiques, a inversé la tendance et marqué le grand retour du peintre à Paris en dépassant son estimation initiale. Ce précieux panneau de laque, témoignage rare du travail de l'École des Beaux-Arts d'Indochine, s'est finalement envolé 156 000 € !

Il y a dans l'œuvre de Lé Pho les signes d'une double culture. On y retrouve les traces d'une éducation artistique occidentale, l'influence de grands maîtres de la couleur, l'admiration non dissimulée pour les travaux de Paul Gauguin ou Maurice Denis. On y décèle aussi le poids d'un riche héritage culturel, le savoir-faire multiséculaire et la maîtrise des arts traditionnels vietnamiens comme la peinture sur soie. Brillant élève de l’École des Beaux-Arts d’Indochine, Lé Pho devenu l'assistant de Victor Tardieu participe à l'Exposition coloniale de 1931 à Paris. Distingué pour son travail, le jeune artiste s'érige rapidement dans les années 30 comme l'un des grands pionniers de l'art moderne vietnamien, enseignant lui-même dans l'école qui l'a formé avant de s'installer définitivement en France.

Ce panneau de laque, issu de la collection de Louis Charles Blanchet et totalement inédit sur le marché de l'art européen, est autant un témoignage rare du travail de cette institution, où les techniques occidentales étaient mariées aux traditions vietnamiennes, que celui de cette période charnière durant laquelle l'artiste fait le pont entre deux continents. Artiste phare de cette école, Lé Pho signe avec son Jeune garçon à l’oiseau d’or une représentation sensible et enchanteresse d'une végétation luxuriante dans laquelle un enfant tient dans la main en toute sérénité un oiseau rehaussé d’or. Si le sujet évoque encore l’Asie, les tonalités utilisées, le camaïeu de gris, la simplification des formes et la modernité qui s’en dégage, cette œuvre s’apparente désormais à un travail occidental et évoque les laques Art déco de Jean Dunand que Lé Pho a pu découvrir lors de son passage à Paris. Estimée entre 120 et 150 000 €, cette pièce magistrale d'une rare intensité chromatique pourrait créer la surprise lors de sa présentation au public le 16 mars prochain. Affaire à suivre ?

Vente : 16 mars 2023 - Art Research Paris
Estimation : entre 120 000 et 150 000 €


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