Panthéon : l'Histoire de Charles Aznavour et de Missak et Mélinée Manouchian

 

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C'est la date du 18 juin, hautement symbolique dans l'histoire de la résistance française, que le président de la République a choisi pour annoncer l'entrée de deux nouvelles personnalités au Panthéon : Missak et Mélinée Manouchian. Saviez-vous que l'histoire de ce couple de résistants d'origine arménienne et celle de Charles Aznavour, également d'origine arménienne, étaient intimement liées ? Aujourd'hui dans cet article, on vous raconte toute l'histoire derrière cette anecdote incroyable.

L'histoire commence au début des années 1930. À l'époque, celle qui s'appelait encore Mélinée Assadourian s'installe à Paris, au quatrième étage du 8 rue de Louvois. Son propriétaire, qui habite au palier d'en face, s'avère alors être le tuteur de Knar Baghdassarian, la mère de Charles Aznavour. Quelques années plus tard, son père Misha Aznavourian se lie d'amitié avec son mari, Missak Manouchian, qui est serveur dans le restaurant où il a l'habitude d'aller. Une amitié était née.

Dès lors, les échanges entre les deux familles se multiplient. Les Aznavourian accueillent à bras ouverts les Manouchian, régulièrement menacés par leurs activités résistantes, pour leur offrir le couvert. Autre anecdote : c'est Mélinée Manouchian qui conduira Charles Aznavour, alors enfant, dans son premier radio-crochet qu'il remportera avec sa sœur Aïda. Les parents du jeune Charles deviendront d'ailleurs, à leur contact, de plus en plus engagés dans la résistance en accueillant des juifs recherchés par la Gestapo et des soldats russes et arméniens enrôlés de force dans l'armée allemande. C'est Charles personnellement qui s'occupera d'aller se débarrasser de leurs uniformes.

Quand finalement, le 16 novembre 1943, Missak Manouchian est arrêté. Le père de Charles Aznavour comprend alors qu'il a sûrement été dénoncé, et s’enfuit avec son fils dans une chambre d'hôtel où ils dormiront chaque soir pendant de nombreuses semaines. Missak est ainsi tué, adressant à sa femme une dernière lettre dans laquelle il déclarera "mourir en soldat régulier de l'armée française de Libération". Il sera par la suite utilisé comme exemple par l'armée allemande au sein de ces fameuses affiches rouges placardées partout en zone occupée pour dissuader les résistants. Si son intégration au Panthéon le met désormais en lumière auprès du grand public, il n'aura jamais quitté la mémoire de Charles Aznavour qui se souviendra à jamais de l'homme qui lui avait appris à jouer aux échecs...


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