Décryptage : l'affiche des Jeux Olympiques Paris 2024 passée au crible

Le compte-à-rebours est lancé : plus que 100 jours avant le début des Jeux Olympiques ! En attendant le début des épreuves, découvrez tous les symboles qui se cachent derrière l'affiche officielle des jeux... À vos marques, prêts, partez !

Inutile de chercher ce bon vieux Charlie. Le dessinateur Ugo Gattoni nous l’assure, il n’a pas intégré le grand brun à lunettes dans ce paysage euphorique d’un Paris utopique. À la place, l’artiste y a glissé 40 000 personnages, hommes et femmes, jeunes ou vieux, célébrant les jeux. Une première dans l’histoire très solennelle des affiches officielles, plus largement enclines à une esthétique minimaliste, design ou abstraite, privilégiant la musculature des athlètes comme vitrine des valeurs olympiques aux yeux du monde entier.

Aucune n’avait jusqu’ici oser montrer le public en liesse et mettre sur un même pied d’égalité les jeux olympiques et paralympiques. C’est désormais chose faite avec cette œuvre fantastique, outrageusement pop et colorée, fourmillante de détails. L’artiste imagine Paris comme une ville-stade ouverte sur le monde, une gigantesque fête foraine en forme d’arène géante où le gigantisme côtoie le minuscule, et où l'anecdotique se mêle à la grande histoire du sport. Ugo Gattoni a mis 2000 heures à tout dessiner, le temps est venu pour nous de nous  pencher quelques minutes sur cette affiche de tous les records.

La devise des JO
Difficile de l’apercevoir au premier coup d'œil... Ugo Gattoni a habilement noyé la devise olympique dans les eaux turquoises du plongeoir surplombant la ville au premier plan : Citius, altius, fortius - Communiter. Comprenez,  « plus vite, plus haut, plus fort - Ensemble », la nouvelle maxime de JO depuis 2021.

Mangez, bougez
Dans cette immense fresque, Ugo Gattoni est parvenu à représenter 47 sports, 29 olympiques et 18 paralympiques, dont les derniers ajoutés comme l’escalade, le breaking ou le surf voguant sur la vague de Teahupo'o de Tahiti. Le dessinateur s’est malgré tout autorisé quelques fantaisies comme ce match de boxe au pied de la tour Eiffel, cette rencontre au tennis-fauteuil au sommet de l’Arc de Triomphe ou ce combat de judo en mouvement en direct sur le métro aérien.

Jeu de cache-cache avec les Phryges
Saurez-vous retrouver les Phryges ? Les mascottes des jeux parisiens en forme de bonnets phrygiens vous proposent une petite partie de cache-cache dans la cité idéale d’Ugo Gattoni. Si certaines sautent aux yeux (deux se sont changées en statues, tandis qu’une autre flotte au pied de la tour Eiffel), les dernières se sont particulièrement bien cachées. Un conseil : jetez un coup d'œil au balcon, faites un tour dans les gradins à gauche du stade de France, sans oublier de descendre à la prochaine station du métro aérien.

La torche olympique… à l’eau !
Vous l’avez ? Derrière le Trocadéro, au bout de la jetée, la torche olympique barbote les pieds dans l’eau, attendant sagement le retour de sa précieuse flamme. Celle-ci n'est pourtant pas très loin ! Invisible à l'œil nu, Gattoni l'a caché à bord du bateau Le Belem, le fameux trois-mats qui ne devrait pas tarder à accoster dans la marina de Marseille.

Marianne en gros plan
Telle une caryatide antique, Marianne supporte sur sa tête le balcon olympique. Ce n'est pas la seule statue, Gattoni en a disséminé plusieurs dizaines. Parmi elles, le célébrissime Discobole. Ce n'est pas la première fois que le lanceur de disque prend la pose, celui-ci apparaissait déjà sur les affiches des JO de Londres de 1948. 

La naissance des Jeux Paralympiques
Que signifie ce mystérieux village niché sur les hauteurs d’une falaise ? Avec ce clin d'œil discret, Ugo Gattoni nous partage un morceau d’Histoire : Stoke Mandeville, une ville anglaise considérée comme le berceau du mouvement paralympique. Retour en 1948. Ludwig Guttman, médecin neurologue de Stoke Mandeville, encourage ses patients paraplégiques ou mutilés (principalement des anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale) à reprendre le sport. Le médecin croit en cette méthode et va jusqu’à organiser sur le terrain de l’hôpital les premiers Jeux mondiaux de chaises-roulantes et d’amputés. Connus plus tard sous le nom de « Jeux de Stoke Mandeville », ce projet plein d’espoir finit par conquérir la cérémonie officielle en 1960, date des premiers Jeux Paralympiques.