Exposition Gustave Caillebotte au Musée d'Orsay

Musée d'Orsay
Du 8 octobre 2024 au 19 janvier 2025

 

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Où sont les hommes ? Dans l’œuvre de Gustave Caillebotte, ils sont partout : à genoux dans Les Raboteurs de parquet, absorbés par leurs efforts dans une Partie de bateau, indolents dans les rues de Paris par temps de pluie, pensifs et solitaires en haut des balcons... Cent trente ans après sa disparition et seulement trente ans après sa redécouverte en tant qu’artiste et mécène oublié de l’Histoire de l’art, le musée d’Orsay dresse le portrait du plus discret des peintres impressionnistes.

Pour comprendre une personnalité aussi complexe que celle de Caillebotte, il faut avant tout s’intéresser à ses sujets de prédilection et se pencher sur ses figures masculines et ses portraits d’hommes. À travers la sélection de soixante-dix œuvres follement modernes, cette exposition montre comment ce jeune et riche célibataire parisien a capturé l’ennui et la nonchalance de ses contemporains, troublant l’ordre social préétabli en posant les bases d’une nouvelle condition masculine.

Un tour de force réaliste qui n’a pas manqué de susciter la polémique chez les critiques de l’époque – y compris Zola – qui jugeaient à tort sa peinture trop crue, trop radicale, triviale, monotone, vulgaire voire affreusement bourgeoise pour son temps.

Focus sur...
Les Raboteurs de parquet

C’est sans aucun doute la plus célèbre toile de Gustave Caillebotte ; la plus scandaleuse aussi. Quand le peintre présente ses Raboteurs de parquet, les critiques fusent. Ce n’est pas tant son cadrage déséquilibré, sa vue à contre-jour et sa perspective très inhabituelle pour une scène de la vie moderne qui lui sont reprochés, mais son sujet révolutionnaire. Caillebotte nous plonge ici pour la première fois dans le quotidien du prolétariat urbain en immortalisant trois hommes en plein effort, à genoux au milieu des copeaux de bois.

Éreintés, l’échine courbée, les traits tirés, les ouvriers torse nu aux muscles parfaitement dessinés s’affairent à la tâche, rabotant déjà depuis plusieurs heures le parquet de cet appartement haussmannien. S’ils sont réduits ici à leur simple statut de travailleurs, l’artiste glisse quelques indices anecdotiques comme leurs modestes affaires entassées dans un coin sombre de la pièce ou cette bouteille de vin rouge entamée et son verre plein posés discrètement sur le sol en marbre d’une cheminée en attendant la pause.

De ce chef-d’œuvre de modernité aux notes de tête résineuses et ambrées, nous ne tirons pourtant aucun discours social, moral ou politique. Bien que refusée au Salon, cette œuvre de jeunesse d’une précision quasi-documentaire dépeint une réalité moite et transpirante, plaçant Caillebotte parmi les peintres réalistes les plus chevronnés.

Le saviez-vous ?
Mécène des impressionnistes, Gustave Caillebotte fut aussi le parrain du fils aîné d’Auguste Renoir.

MUSÉE D’ORSAY
Du 8 octobre 2024 au 19 janvier 2025
Esplanade Valéry Giscard d’Estaing, 75007 - M° Solférino (12)
Du mardi au dimanche 9h30-18h, jeudi jsq. 21h45, fermé le lundi
Tarif : 16 € - TR : 13 € - Gratuit -26 ans
Plus d’informations


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