100 œuvres pour le climat : Redon et Seurat fleurissent au Musée Départemental Stéphane Mallarmé
MUSÉE DÉPARTEMENTAL STÉPHANE MALLARMÉ
Du 2 mai au 14 juillet 2025
Prochaine escale au Musée Stéphane Mallarmé ! L'opération 100 œuvres qui racontent le climat, dirigée par le Musée d'Orsay, nous invite à redécouvrir notre histoire et nos artistes modernes à travers des œuvres parties en itinérance à travers la France. Unique halte francilienne de cette grande itinérance, la Seine-et-Marne se confirme comme territoire de nature et d'art, inscrit dans l’histoire vibrante des paysages peints.
Quitter Barbizon, c’est laisser derrière soi l’odeur des sous-bois, la lumière qui filtre à travers les chênes centenaires. Mais pas la poésie. Elle nous attend, quelques kilomètres plus loin, dans une maison aux volets d’argent, blottie contre la Seine, portant en son cœur l’empreinte des vers de Stéphane Mallarmé. Il disait chercher un « climat vrai », une atmosphère juste, celle qui donnerait enfin du relief aux mots. Mallarmé aurait sûrement aimé cette idée d’œuvres errantes, en quête de leur propre écho dans le paysage. Dans la bibliothèque où résonnent encore des vers suspendus, un bouquet d’Odilon Redon éclate en couleurs impalpables. Face à cette robe écarlate, se cache une douce critique autour du marché des fleurs coupées…
Derrière la maison, à quelques brasses de la Seine, s’ouvre un grand jardin fleuri. On imagine Mallarmé, assis là, guettant l’infime changement de l’air, le reflet mouvant de l’eau. Un sécateur oublié sur une table, à côté d’une branche de pivoines blanches. Non, ce n’est pas une scène du quotidien, mais une autre œuvre, Branche de pivoines blanches et sécateur, déposée ici pour quelques mois. Dernier détour par les bords de Seine. Comme un pont entre les fleuves et les fleurs, l’œuvre d’Anne-Lise Broyer, prix Niépce 2024, nous guide vers Georges Seurat, que nous retrouvons les pieds dans l’eau à Asnières. La scène respire encore l’innocence d’une époque où la nature est refuge, non menace. Mais déjà, à l’arrière-plan, la modernité s’impose. Les cheminées d’usine fument, les ouvriers côtoient les baigneurs. L’équilibre vacille. C’est le basculement du siècle, ce moment entre deux mondes : celui du loisir et celui du labeur. Ce même fleuve qui abreuve Paris, qui reflète le ciel, qui rafraîchit les corps, deviendra en quelques décennies le symbole d’une transformation irréversible.
POUR ALLER PLUS LOIN
« Une maison au bord de l’eau, avec des roses » : Mallarmé l’avait rêvée, il l’avait trouvée à Vulaines. C’est là que le musée qui lui est dédié rouvre ses portes après dix-huit mois de restauration. L’institution orchestre un dialogue rare entre les chefs-d’œuvre du musée d’Orsay, la toile magistrale du musée, Femmes au jardin de Berthe Morisot, et des pièces littéraires issues de la bibliothèque Jacques Doucet. Une réouverture sous le signe de la lumière, du climat, et du murmure des jardins.
MUSÉE DÉPARTEMENTAL STÉPHANE MALLARMÉ
Du 2 mai au 14 juillet 2025
4 quai Stéphane Mallarmé, 77870
Vulaines-sur-Seine
Découvrez la grande envergure de l'opération 100 œuvres qui racontent le climat :
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