Les trésors de la Collection Al Thani exposés à l'Hôtel de la Marine
Collection Al-Thani à l'Hôtel de la Marine
Jusqu'au 1er janvier 2038
L’Hôtel de la Marine aurait-il réussi à réunir pour son ouverture au public l’un des plus grands trésors jamais exposés à Paris ? Incontestablement oui. Servis par une scénographie absolument grandiose, les plus beaux joyaux de la Collection Al Thani s’invitent dans ce lieu chargé d’Histoire.
Un écrin idéal au service d’une des plus importantes collections au monde. Son nom ne vous est sans doute pas inconnu. Celle-ci se constitue de plusieurs milliers de pièces accumulées au cours des vingt dernières années, dont 120 artefacts d'art dévoilés lors de cette exposition inaugurale. Des objets d’une valeur inestimable couvrant cinq millénaires d’Histoire, de l’Antiquité aux temps modernes, rares témoignages de la puissance créative des Hommes à travers les âges. Dans ce cabinet de somptuosités où étaient autrefois entreposées les tapisseries des collections royales, les grands peuples de l’humanité se côtoient de façon inédite à travers des objets totem, symboliques et précieux, comme l’incarnation de leur apogée civilisationnel. Ici, une idole de l’Anatolie occidentale, stupéfiante de modernité, postée non loin d’un ours doré de la dynastie Han ; là, un visage pharaonique sculpté dans un morceau de jaspe rouge, une coupe à vin de l’Empire Moghol, un bracelet grec aux têtes de lions rugissants… Voici quelques pièces maîtresses de cette collection d’une richesse incommensurable à découvrir d’urgence dans cet ancien temple de la Marine Nationale.
Focus sur…
Buste de l’Empereur Hadrien
Ce buste est un condensé de ce qui se fit de mieux en Europe à deux périodes distinctes : le Moyen Âge classique et la Renaissance italienne. La tête, en calcédoine, est issue de l’atelier de la cour de Frédéric II de Hohenstaufen, couronné souverain du Saint-Empire romain en 1220. Elle a été remontée sur un torse en vermeil à la fin du XVIe siècle à Venise. Sa confection en deux temps, sa disparité de matériaux et son extrême beauté font de ce buste une pièce unique au monde. Un véritable trésor.
Masque pendentif Maya
Voici sans nul doute le bijou le mieux conservé que nous ait légué la civilisation maya. Bois, jade, résine, coquille, nacre, coquille de spondyl, obsidienne, pigment rouge… tant de matériaux qui ne survivent que très rarement aux affres du temps, en particulier dans les régions chaudes et humides, ce qui fait de ce pendentif en forme de masque un rare témoin de la joaillerie maya. Datant de 200 à 600 après J.-C., il aurait appartenu à un chef religieux et aurait été porté lors de cérémonies. Son état de conservation inédit, son esthétique saisissante, ajoutent au mystère de cette civilisation cabalistique.
Le saviez-vous ?
Joyau de l’architecture parisienne, l’Hôtel de la Marine surplombe fièrement la place de la Concorde depuis près de trois siècles. Fait beaucoup plus surprenant, une réplique exacte du bâtiment existe à Philadelphie, aux États-Unis.