Le silence plane entre les blocs suspendus. Une pierre retient l’autre, l’équilibre semble précaire, mais rien ne tombe. Chez Jose Dávila, la gravité n’est pas une loi inéluctable, mais un dialogue permanent entre forces contraires. Tension et relâchement, équilibre et effondrement, chaos et rigueur géométrique, son œuvre oscille entre ces extrêmes avec une maîtrise troublante. Ici l’artiste mexicain réaffirme sa fascination pour la matière et sa quête de poésie dans la résistance du fragile. Né en 1974 à Guadalajara, Dávila ne vient pas des beaux-arts, mais de l’architecture. Une formation qui marque profondément son travail : chez lui, l’espace devient tension, la structure un paradoxe.

Ses peintures tiennent par un miracle d’ingénierie instinctive, où le minimalisme dialogue avec une physicalité brute. Dans cette exposition, les forces invisibles deviennent formes sculpturales. L’artiste joue sur l’ambivalence des espaces : transparence et densité, flexibilité et rigidité, légèreté et inertie. Autodidacte, il ne théorise pas l’espace, il le teste. Ses œuvres procèdent par essai, par ajustement, jusqu’à trouver cette exactitude instinctive qui confère à l’équilibre une dimension presque méditative. Half Empty ? Half Full ? La réponse n’est pas dans l’œuvre, mais dans le regard qu’on lui porte.

GALERIE ALMINE RECH
Du 15 mars au 19 avril 2025
64 rue de Turenne, 75003 - M° Chemin-Vert (8) - Du mar. au sam. 11h-19h,
fermé le lun. - Entrée libre