L'exposition Those who walk the land à l'Institut des Cultures d'Islam

INSTITUT DES CULTURES D’ISLAM
Jusqu’au 11 janvier 2026

 

1

Comment raconte-t-on un territoire quand il se dérobe ? Par les gestes qui restent. Sabreen Haj Ahmad, jeune artiste palestinienne, en a fait sa matière : une grammaire de soins, de transmissions et de rites discrets, saisis à l’aquarelle. L’Institut des Cultures d’Islam nous invite à découvrir ce premier récit d’ensemble, faisant de l’intime une véritable cartographie. Nourrie d’entretiens et de collectes patientes, sa série fait surgir des scènes à hauteur de peau : une main posée sur une épaule, une plante tenue contre le cœur, une mèche essorée. La couleur affleure, les lavis se superposent, et dans ces transparences se dessine une topographie affective. Ici, la mémoire n’est pas monumentale : elle circule d’un corps à l’autre, d’un motif d’étoffe à une nervure de feuille, comme l’eau dans le papier. La terre n’est pas fond de décor, mais partenaire. Le titre dit l’essentiel : marcher, c’est faire lien. Plutôt que d’illustrer une thèse, Sabreen Haj Ahmad laisse ses images travailler en nous : les récits de perte, d’amour et de résilience ne s’énoncent pas, ils s’infusent. L’économie de moyens n’ôte rien à la puissance ; au contraire, l’aquarelle, par sa douceur même, tient tête au fracas. Son exposition interrompt le vacarme du monde, un instant, pour laisser place à ce qui dure.

INSTITUT DES CULTURES D’ISLAM
Jusqu’au 11 janvier 2026
56 rue Stephenson, 75018 - M° Château Rouge (4)
Du mer. au dim.14h-19h, ven.16h-19h - Fermé lun. et mar.
Entrée libre