Les paroles s’envolent, les écrits restent. Habitants de la Ville Lumière, rassurez-vous : la prochaine fois que vous passerez vers le Pont du Carrousel au quai Voltaire, il ne s’agira pas d’un mirage. Dressé devant vous, un immense arbre couleur chromée, d’une dizaine de mètres de haut, brille sous le soleil. L’objet miraculeux semble en mouvement, comme emporté par le vent. Plissez les yeux, et approchez-vous pour découvrir que cet arbre est en fait composé de centaines de livres, dont les feuillets s’échappent et semblent s’envoler, presque éphémères.

Représentation totémique de la fertilité, de la sagesse et de la connaissance, cette œuvre au feuillage littéraire est impressionnante. Après le Pont des arts, la Chapelle de la Salpêtrière ou encore le Quai de Conti, Daniel Hourdé façonne une nouvelle fois l’écorce de la capitale avec cette œuvre intitulée avec poésie “L’Arbre aux mille voix”. Pour lui, il est une métaphore de notre liberté de pensée et d’expression. Tous ces mots et ces idées, accumulés sur cette sculpture brillante dont les feuilles d’acier miroitent et tremblent, évoquant leur fragilité face aux dogmatismes.