Passée au crible : Kupka, à l'origine de l'abstraction

Grand Palais
Du 21 mars au 30 juillet 2018

Jusqu'au 30 juillet 2018 - 
Grand Palais //

De l'expressionnisme à l'abstraction il n'y a qu'un pas (ou deux)

Le nom de Kupka ne réveille en vous aucun souvenir ? Pas d’inquiétude, si vous possédez des yeux et un minimum de sensibilité esthétique, vous serez en mesure d’apprécier cet accrochage. L’exposition rétrospective déroule de façon chronologique et thématique l’évolution artistique de Kupka : de l’art scolaire jusqu’à l’apothéose visuelle que sont ses dernières œuvres. L’exposition brosse ainsi didactiquement différents mouvements en vogue à l’époque (symbolisme, expressionnisme, art abstrait et non figuratif). Si vous n’êtes pas familier avec le jargon technique de l’art, l’exposition illustrera parfaitement chaque vague pour vous.

Dans les faits, Kupka a fait ses armes dans l’école du symbolisme - mouvement artistique visant à symboliser des idées, des concepts abstraits - la transition vers l’abstraction se fait donc tout naturellement, bien que par phases. Mais ce qui nous enchante le plus dans cette rétrospective majestueuse, c’est le génie de Kupka pour donner forme à  la couleur. L’évolution de ses toiles commencera par l’audace de tons arc-en-ciel sur un nu alangui, passera par des lumières vertes sur un visage sensuel, pour glisser progressivement vers un remplacement de la forme par des couleurs vives et électriques. Les contours se font plus bruts, les lignes s’épaississent jusqu’à devenir abstraites, de la couleur à l’état pur.

Finalement, au-delà de l’accrochage chronologique et de quelques textes aidant à contextualiser le travail de Kupka, aucun effort n’a été fait sur la scénographie : et tant mieux ! Les toiles sont si sublimes qu’elles se suffisent à elles-mêmes, elles habillent de la plus belle des façons les murs blancs du Grand Palais. Nul besoin de cartels longs comme des romans ou de mise en scène futile : la beauté est là, palpable, et c’est après tout bien suffisant.