Vidéo - Jean-Michel Basquiat à la Fondation Louis Vuitton

Fondation Louis Vuitton
Du 3 octobre 2018 au 21 janvier 2019

Jusqu'au 21 janvier 2019 -
Fondation Louis Vuitton //

 

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L’enfant prodige qu’était Jean-Michel Basquiat prend ses quartiers à la Fondation Vuitton, ce jeune artiste new-yorkais qui a bouleversé le marché de l'art et connu une ascension vertigineuse pour devenir l'artiste contemporain le plus coté du monde. L’œuvre de Basquiat a beau être très prisée, par des collectionneurs comme Bernard Arnaud le premier, lui qui est un fan de la première heure et qui a acheté son premier Basquiat dans les années 1980, il faut quand même reconnaître qu’elle reste parfois plus difficile d’accès pour le grand public. Paradoxalement d’ailleurs car son travail est par essence accessible à tous.

Alors la question qu’on peut se poser ici, c’est pourquoi ? Pourquoi un tel engouement ? Et si vite, puisque l’artiste est décédé à même pas 28 ans d’une overdose, et avait déjà atteint des sommets avec son art. Etait-ce parce qu’il était le premier artiste noir reconnu en occident ? ou parce qu’il était le petit protégé de pape du pop-art qu’était Andy Wahrol ? Dont on pourra d’ailleurs admirer ici des œuvres communes.

Pas si simple malheureusement, même s’il est vrai que ces faits ont pu contribuer à son immense popularité. Ici nous allons re-découvrir Basquiat, avec plus de 120 œuvres, beaucoup de très grands formats, sur plus de 10 salles et 2500 m² consacrés à cet enfant terrible de l’art dont certaines n’avaient jamais été montrées auparavant. L’artiste a produit en moins de 10 ans des milliers de peintures et autres dessins, réalisés de manière quasi compulsive. Issu du graffiti et du steet art, le peintre américain d’origine haïtienne incarne très vite une figure de l'underground new-yorkais des années 80, lui qui ose tout. Rien n’arrête ce jeune intrépide au talent immense.

Son combat artistique, c’est d’imposer la figure noire au centre de son œuvre. Ses héros sont des boxeurs noirs ou des musiciens. Ses anti-héros sont les policiers, eux qui sévissent dans les rues de l’époque avec leurs sanctions racistes. Basquiat est un précurseur du street-art, lui qui signe sur les murs new yorkais d’une drôle d’inscription, SAMO, comprenez par-là Same old shit (toujours la même merde). Ses œuvres sont à déchiffrer, elles ne s’imposent pas d’elles-mêmes. Un peu comme des rébus d’initiés, habités par des mots, des symboles, apparemment posés au p’tit bonheur mais bien plus codés qu’ils n’y paraissent. Il puise dans sa culture, dans la bande dessinée, la musique lui est un véritable passionné de jazz, dans la boxe que lui a inculquée son père. Ses œuvres seraient un peu à comparer à des associations d’idées, à la manière de la toile internet qui n’existait pas en son temps. Un éclatement d’images comme autant d’écrans mis en regard les uns des autres, pour figurer une société complexe et imparfaite, ravagée par le sida et la drogue.

Basquiat mélange les techniques : gouache, bombe, crayon gras ou  collage. Mais il mélange aussi tous les supports, toile, papier, palettes en bois ou bouts de cartons, et même des portes, des vraies tant qu’à faire… Chez lui tout peut faire art. Il fait entrer la rue dans l’atelier, littéralement.

On restera marqué par ce mur immense composé de crânes, une première dans une exposition qui tient de l’exploit tant ces œuvres sont habituellement dispersées dans le monde entier. Autre œuvre phare, c’est celle des deux têtes, un tableau réalisé en urgence par l’artiste lors de sa rencontre avec Andy Warhol, afin de lui démontrer que son talent lui permettait de défier la rapidité du maître. Une toile livrée moins de 2h après par coursier, ce  qui impressionna Warhol et sellera une amitié artistique prolifique puisqu’ils réaliseront plus de 150 œuvres ensemble par la suite.

L'exposition s’achève sur un tableau saisissant, qui incarne son urgence de vivre et sa rage de peindre, celui d’un personnage chevauchant un squelette, inspiré par Leonard de Vinci et Rembrandt, et réalisé par l’artiste l’année de sa mort, il y a tout juste 30 ans.

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