Damjan Kovacevic, l'aube d'un soleil greffé

Galerie Boris
Du 1er au 30 mars 2019

Du 1er au 30 mars 2019 -
Galerie Boris //

 

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L’aube d’un soleil greffé, un bien étrange intitulé d’exposition… On se rend dans l’une de nos galeries parisiennes préférées, la galerie Boris. Préférée pourquoi ? Déjà pour l’accueil, de Boris en personne, jeune galeriste qui a eu le talent et l’audace de créer la première galerie de France consacrée aux artistes des Balkans, avant même que cela ne devienne « LA » tendance lors de la dernière édition de la FIAC.

Préférée aussi pour ses choix artistiques, de jeunes artistes contemporains montants, dont les œuvres ne ressemblent tout simplement à aucune autre, un pari rare aujourd’hui, qui demande d’avoir un vrai parti paris et un œil pour véritablement dénicher les grands noms de demain. C’est le cas ici, où vous allez rencontrer sans doute pour la première fois, les œuvres de  l’artiste serbe Damjan Kovacevic. Ici on se retrouve dans une galerie transformée en chapelle moderne, entouré d’icônes d’un genre nouveau, troublantes. Des images qui pourraient rappeler l’art médiéval chrétien, remarquablement remis au goût du jour par ce génie de la peinture. On est ici à la croisée des chemins entre un art religieux presque mystique, une figuration quasi abstraite et des jeux de matières qui font parler les tableaux. Ici une toile à la peinture craquelée comme le temps, là une sur-épaisseur meurtrie et béante comme prête à saigner… Au début ses toiles semblent ne rien représenter, mais quand on s’approche, elles nous livrent un monde spirituel qui ne demande qu’à s’exprimer, mais nous imposera de faire le premier pas… Commencez par lire les intitulés des œuvres qui nous mettent sur la piste d’une imagerie spirituelle : Le Portrait d’un Martyr ou la Descente aux Enfers, en passant évidemment par la Lumière. Des thèmes universels, réinventés par l’artiste un peu comme l’avait fait Goya en son temps. Son univers fragmenté et torturé semble nous livrer l’ultime bataille entre le bien et le mal, la lumière contre l’obscurité. Le spirituel est partout, dans une branche d’arbre ou dans un hippocampe qui se recouvre d’or ou de nacre, comme un rayon de soleil rescapé des ténèbres. Un voyage à travers les couches de peintures comme si l’on plongeait dans les profondeurs de l'âme. Des toiles qui telles des fresques nous interrogent sur notre humanité, et nous invitent à en sonder les mystères, sans jamais imposer de réponse unique. Car on le rappelle, ce qui compte n’est pas tant l’objectif que le cheminement qui nous y amène.

Observez attentivement les toiles de l’artiste serbe Damjan Kovacevic : peut-être aurez-vous reconnu des influences aussi anciennes que l’art médiéval chrétien. Cette inspiration, ainsi qu’un attrait certain pour l’œuvre du maître Francisco Goya, est certes plus visible dans ses captivants dessins en noir et blanc. Les dernières toiles en technique mixte de Kovacevic semblent en effet plus tendre vers le fantastique que la peinture religieuse et mythologique, et pourtant… Ce sont les intitulés des œuvres qui nous mettent sur la piste d’une imagerie religieuse et spirituelle : L'Éternité dans toutes les Directions (La Descente aux Enfers), Le Portrait d'un Martyr - (Portrait du Christ) ou encore La Lumière au bas de la Coquille - (Le Saint Esprit). À travers le maniement des couleurs et des matières se crée un ensemble novateur, qui surgit hors de la toile. Malgré des thèmes durs et sombres, évocateurs d’un univers infernal, torturé et fragmenté, une transcendance lumineuse s’opère : on pense au crâne presque démoniaque de la toile La Profondeur entre les Étoiles et le Ciel - icône mimique, qui est pourtant auréolé. Le bien semble prendre le dessus sur les forces du mal, et les couleurs claires, symboles de pureté, dominent. Le spirituel devient aussi végétal, à travers les formes et les couleurs qui évoquent perles de nacre, verdure, neige, eau et sols arides et craquelés. Ces toiles illustrent alors avec brio la multitude de possibilités qu’offre l’expression matérielle du peintre. Ainsi, en reliant thèmes millénaires et œuvres contemporaines, Kovacevic incite son public à s’interroger sur ses propres racines et ses actions futures. Son univers symbolique et contemplatif, empreint de mystères et de poésie, est tout simplement captivant…

Discover the fascinating work of Serbian artist Damjan Kovacevic. Inspired by medieval Christian art and Francisco Goya’s paintings, Kovacevic’s creations are timeless.

Nos photos de l'expo :

 

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