NANTES // Éloge de la sensibilité
Musée d'Art de Nantes
Du 15 février au 12 mai 2019
Du 15 février au 12 mai 2019 -
Musée d'Arts de Nantes //
C’est l’une de nos expositions préférées de cette saison, direction le magnifique Musée d’Arts de Nantes, pour une exposition du cœur, en tous cas une exposition coup de cœur ! La promesse ici : présenter les plus importants tableaux français du XVIIIe siècle – rien que ça ! – conservés dans les institutions de Bretagne, depuis Antoine Watteau, au tout début du siècle, jusqu’à l’aube du XIXe siècle. Pour resituer, nous sommes à une période charnière, le siècle des Lumières change radicalement la vision de l’homme sur le monde, c’est un tournant majeur de la société vers plus d’humanisme. Ce qui compte ce n’est plus tant le rang social que l’âme… Finie la mode des passions violentes, des élans capricieux du cœur, des cruautés. Désormais l’émotion est au cœur des préoccupations. Les portraits évoluent, on y montre davantage de sensibilité, d’intimité aussi.
Ici nous admirons près de 70 chefs-d’œuvre de la peinture dite « de genre » – des portraits de Jean-Baptiste Greuze, des natures mortes de Chardin, des paysages d’Hubert Robert –, une peinture théâtrale, dans une approche plus sensible et plus accessible.
Dans chacune des salles, de courts extraits sonores mettent en écho la littérature des Lumières avec les œuvres de l’exposition. Jean-Jacques Rousseau, Marivaux, Denis Diderot s’extasient et commentent les tableaux comme s’ils étaient à côté de nous.
Différents thèmes se dégagent ici. La famille tout d’abord, avec un nouveau venu : l’enfant – désormais considéré comme un être à part entière doté d’une personnalité propre. Il se fait doux et sage sous les pinceaux des plus grands peintres, dans une représentation familiale très codifiée : enfants choyés par les figures maternelles nourricières et les pères précepteurs. Des liens d’affection – ne soyons pas trop dupes – qui sont à l’époque perçus comme la garantie d’une belle éducation et une belle personne plus tard, c’est donc un enjeu politique et social. Regardez notamment ce chefs-d’œuvre, signé Adelaïde Labille-Guiard, femme artiste de renom à l'aube de la Révolution française, une femme qui prend la plume, une lettre sur laquelle on peut encore lire "A mes enfants/ je vous recommande à l’amitié, elle vous protégera ». Un magnifique résumé de cette tendresse maternelle et de l’importance du lien affectif pour la société tout entière.
De l’intimité du cercle familial nous passons - sans transition - à la théâtralité de la vie mondaine, car le XVIIIe siècle, voit apparaître de nouveaux cercles de pensée en dehors de la Cour, mêlant noblesse, grande bourgeoisie, mais aussi littérateurs et artistes. Bals, spectacles et fêtes galantes sont un motif récurrent de la peinture, reflétant aussi bien un vécu qu’un fantasme, embelli de déguisements et autres travestissements. De leur côté, les paysages et natures mortes sont traités de manière sensible, comme des portraits. Une nature harmonieuse, habitée par des phénomènes naturels qui nous transcendent, éruptions, tempêtes… comme autant d’allégories des tourments de l’âme.
Et l’exposition ne se contente pas de « montrer », vous pourrez aussi vivre le sensible, faire travailler votre oreille dans un salon dédié à la musique, exercer votre odorat, jouer avec vos sens tactiles et même avec les mots pour qui sait, déceler en vous ou vos petits une âme de poète.
En somme, une invitation à faire une pause et se laisser toucher par la douceur et la grâce, le temps d’une exposition.
L’histoire de la peinture française du XVIIIe peut parfois paraître ennuyeuse. En réalité, c’est l’époque où elle a connu l’un de ses plus grands bouleversements. L’Académie Royale de peinture et de sculpture, ancêtre de l’Académie des Beaux-Arts, imposait une doctrine de hiérarchie des genres : la peinture d’histoire était adulée et la peinture de genre critiquée. Les passions qui animent les tragédies raciniennes ou les œuvres de Charles Le Brun étaient vues comme négatives, car elles détournaient l’homme du chemin de la raison. Cette mentalité change complètement au XVIIIe siècle : la sensibilité devient la qualité première de l’âme et les sentiments de l’homme sont valorisés. Les portraits d’apparat, célébrant le statut social, se transforment en une œuvre plus intime comme dans le magnifique Portrait de femme d’Adélaïde Labille-Guiard. L’exposition retrace cette évolution du début du Siècle des Lumières jusqu’à l’aube du XIXe et rassemble près de soixante œuvres conservées principalement dans les musées de Rennes, de Quimper, de Brest et de Nantes. Vous verrez des portraits de Jean-Baptiste Greuze avec de sublimes natures mortes de Jean-Siméon Chardin et des paysages incroyables d’Hubert Robert. L’exposition s’inscrit dans un cycle avec le musée des Beaux-arts de Rennes qui présente Éloge du sentiment.
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![1. Portrait de femme dit de Mata-Hari (1) [#Beginning of Shooting Data Section]
Taille d'image :L (8256 x 5504), FX
12/03/2025 12:52:59.37
Fuseau horaire/date :UTC+1, Heure d'été:Activée
RAW, compression sans perte (14 bits)
Photographe :Alain Leprince
NIKON Z 7II
Objectif :NIKKOR Z MC 50mm f/2.8
Focale :50mm
Mode mise au point :AF-S
Zone AF :AF zone automatique
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Réglage précis AF :Désactivé
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Vitesse d'obturation :1/160s(Automatique)
Mode d'exposition :M
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