Passée au crible : Les décors nabis
Musée du Luxembourg
Du 13 mars au 30 juin 2019
MÉDIATEURS D'UN ART INSPIRÉ
Ils s’appelaient Pierre Bonnard, Edouard Vuillard, Ranson, Maurice Denis, mais aussi Sérusier et Vallotton, une bande d’amis qui avaient tout juste la vingtaine au début du siècle dernier. Ils ont fondé le mouvement postimpressionniste d’avant-garde des Nabis,« prophète » en hébreu. Leur révolution : décloisonner les arts et introduire du « beau » dans le quotidien. Un projet résolument moderne à une époque où l’on ne jurait que par les toiles de maîtres. En dix ans à peine, ils ont créé des œuvres originales telles que des paravents, décors muraux, tapisseries, assiettes, éventails, abat-jours et vitraux. Côté motif, là encore c’est le choc : exit la nature fidèle et les couleurs précises, place à une poésie joyeuse et méditative, qui s’éloigne du réel. Les Nabis s’affranchissent des dogmes de l’Impressionnisme et du Réalisme, et réinventent l’art de leur temps. Contrairement à leurs contemporains les Impressionnistes – qui eux sont très connus du grand public – les œuvres des Nabis sont plus élitistes, leurs décors modernes étant destinés à orner des demeures privées. Des femmes au jardin de Bonnard ou Vuillard qui font poser sœurs et fiancées, et qui associent symboliquement la femme et la nature aux décors muraux d’intérieurs,en passant par des créations artisanales exceptionnelles ou des décors à thèmes sacrés, c’est une nouvelle histoire de l’art qui nous est contée.