Du Douanier Rousseau à Séraphine, l'exposition des Naïfs

Musée Maillol
Du 11 septembre 2019 au 23 février 2020

On les qualifiait de « naïfs »… Qui étaient vraiment ces peintres à l’inventivité inépuisable, grands oubliés de l’Histoire de l’art de l’entre-deux guerres, qui ont pourtant marqué leur époque avec leurs œuvres aux couleurs éclatantes et leur univers rêveur et insolite ? Parmi eux, en tête, marchent fièrement Henri Rousseau et Séraphine Louis, suivis discrètement par une constellation d’artistes méconnus du grand public, André Bauchant, Camille Bombois, Ferdinand Desnos - cousin du poète Robert Desnos, Jean Ève, René Rimbert, Dominique Peyronnet et Louis Vivin. A travers une centaine d’œuvres, le musée Maillol lève le voile sur la dimension subversive de leurs toiles étonnantes, eux qui ont réussi à sortir du cadre, à contre-courant des avant-gardes. Ils ne sont pas peintres de métier ni de formation, mais plutôt facteur, imprimeur, lutteur de foire… Leurs peintures sont réalisées dans l’atelier improvisé de leur maison, à l’abri des regards contrariants des critiques d’art. Pourtant, certains s’aventureront dans des salons d’art, bravant le regard moqueur de la grande majorité du public face à leurs œuvres « mal finies » ou « maladroites », et seront repérés par des personnalités comme André Breton, Pablo Picasso, Vassily Kandinsky, Le Corbusier, Dina Vierny, fondatrice du Musée Maillol ou encore Wilhelm Uhde, collectionneur et critique d’art qui fut l’un de leur plus fervents défenseurs et à qui l’on doit aujourd’hui cette très belle exposition. Wilhelm Uhde fut en effet l’un des éclaireurs du Cubisme, défenseur du Douanier Rousseau et révélateur de Séraphine Louis bien des années plus tard. Nous sommes ici littéralement plongés au cœur de l’imaginaire troublant de ces artistes à l’écart aussi bien des avant-gardes que des académismes, guidé par leur obsession du détail, et perturbés par leurs perspectives quelque peu décalées… Leurs sujets restent classiques : natures mortes, scènes de vie, paysages et portraits, mais traités de manière totalement décalée. La raison ? Ils sont marqués par l’essor de l’imprimerie de masse, ces reproductions, ouvrages illustrés ou cartes postales qui constituent une bibliothèque d’images nouvelles. La première guerre mondiale les aura aussi marqués avec son lot ignoble de victimes et ses dégâts sur les survivants. Ils nous livrent finalement un patchwork de l’imagerie populaire de l’époque, non sans humour pour certains, un regard singulier, qui n’a d’enfantin que la maladresse du trait. Neuf artistes réunis ici aussi bien autour de leurs thèmes communs que dans des espaces solo. Le Douanier règne en maître. A ses côtés les bouquets flamboyants de Séraphine semblent jaillir de la toile, comme une explosion intérieure. Le trait précis de Peyronnet pour son Styx nous fascine, les chats de Louis Vivin nous hypnotisent, Rimbert nous propose une splendide envolée sur les toits de Paris … Vous l’aurez compris, ces primitifs modernes comme les avait renommés Uhde n’ont de naïf que le nom…

LE MONDE MERVEILLEUX DES NAÏFS

 

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Qui a dit que la rentrée rimait avec dur retour à la réalité? Le Musée Maillol nous démontre le contraire en exposant plus d’une centaine d’œuvres de peintres dits “naïfs”.

Sous l’impulsion d’Henri Rousseau et de Séraphine Louis, l’exposition nous fait découvrir une palette d'artistes qui gagnent à être reconnus tels qu’André Bauchant, Camille Bombois, Ferdinand Desnos, Dominique Peyronnet ou Louis Vivin. Également surnommés “primitifs modernes”, ces peintres crédules du XXe siècle ont été découverts par le collectionneur et critique d’art Wilhem Uhde. Ils se présentent comme des marginaux car ouvertement à contre-courant des avant- gardes et des académismes. Sans doute aussi parce que la peinture n’était pas leur principale fonction. Par nécessité, nos artistes de l’ombre ont exercé deux métiers à la fois : cantonnier, employé de maison, fonctionnaires... C’est sans doute de cette condition que s’est exprimée sur la toile de ces peintres l’invitation à la rêverie et à un univers fantasmé. D’où l’appellation “naïfs” bien qu’on ait pu paradoxalement les qualifier de réalistes. Tous ont porté un regard émerveillé et un lyrisme détonnant dans les espaces qu’ils ont pu peindre. Images mentales, obsession du détail et dimension quasi-surréelle règnent en maître dans leurs fresques.

Les peintres naïfs ont ceci d’admirable qu’ils se sont formés seuls en s’inspirant de la presse, d’ouvrages illustrés, de catalogues et de cartes postales. L’exposition est l’occasion de mettre à l’honneur un ensemble original, riche de sensations et de souvenirs à la technique aléatoire d’artistes qui s’ignoraient.

 

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Through the exhibition Le Monde merveilleux des naïfs, discover a new wonderful world painted by some non-academic painters.


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