Exposition Vollard, Petiet et l'estampe de maîtres au Petit Palais

Petit Palais
Du 19 mai au 29 août 2021

 

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Ambroise Vollard avait le front haut, dégarni, sévère et brodé de petites rides. Dans ses yeux, la lassitude d’un dormeur trop vite réveillé éclairait d’un fond de regard perçant la lucidité de celui qui voit vite, et qui voit bien. La barbe fine et la moustache tombante qui bordaient son visage lui donnaient l’air impérial et décidé. Renoir le peignit coiffé d’un foulard rouge et Brassaï le photographia chez lui, lisant – allusion malicieuse au caractère de son sujet – LIntransigeant. Cézanne le figura assis en costume brun dans un portrait inachevé, trop éprouvé par celui à qui il lança : « Malheureux ! Vous avez dérangé la pose ! On doit poser comme une pomme. Est-ce que ça remue, une pomme ? ». « Après cent quinze séances de pose, Cézanne me dit avec satisfaction : Je ne suis pas mécontent du devant de la chemise » raconta le marchand d’art. Il travailla avec les plus grands : Picasso, Bonnard, Chagall, Maillol, Puy, Rodin, Matisse et tant d’autres furent parfois ses amis et toujours ses protégés. Passionné par l’estampe, il élabora dès 1895 le projet d’en publier un recueil, qu’il nomma l’année suivante l’Album des peintres-graveurs, réunissant lithographie, eau-forte, bois et même gaufrage en blanc de Toulouse-Lautrec, Bonnard, Redon, Sisley, Vuillard ou Munch. L’incompréhension du public ne l’empêcha pas d’entreprendre un nouveau livre, d’illustrations cette fois : Verlaine par Bonnard, Mirabeau par Rodin, Baudelaire par Rouault, Maupassant par Degas ou Flaubert par Redon, malgré le dogmatisme redoutable de la critique pour qui « les peintres ne sont pas des illustrateurs ». Pourtant, la réputation de Vollard était faite : il fut celui qui redonna à l’estampe ses lettres de noblesse. Sa mort brutale en 1939 laissa un patrimoine monumental et un fonds colossal d’estampes, qu’Henri Marie Petiet racheta avant de d’imposer comme l’héritier de celui qui fut le passeur de la modernité.

Focus sur... Pierre Bonnard, Portrait d'Ambroise Vollard au chat, vers 1899

 

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Lorsque Bonnard entreprend la réalisation du portrait de Vollard, il place un petit chat sur les genoux de son modèle. Le peintre, qui connaît les facilités qu’a le marchand d’art à sombrer dans le sommeil, a ainsi disposé l’animal pour maintenir ce dernier éveillé durant la séance de pose. Toutefois, le dos voûté et la tête penchée du sujet trahissent sa somnolence...

 

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