Le confinement est l'occasion de se replonger dans une oeuvre française parmi les plus populaires et les plus jouées au monde, Les Contes d'Hoffmann, un opéra romantique d’Offenbach en libre accès sur le site de l'Opéra de Paris et sur celui de France.TV, jusqu'au dimanche 26 avril.

Populaire sans doute grâce à la mise en scène magistrale de Robert Carsen, qui ouvre chacun des trois actes sur un décor plus impressionnant que le précédent. On retient notamment celui de Venise avec ces fauteuils rembourrés en velours rouge qui suivent un mouvement de balancier, comme s'ils flottaient sur les canaux, offrant une incroyable mise en abyme, du théâtre dans le théâtre, nous dévoilant les coulisses d'un opéra. Un magicien s'installe avec son livret sur les strapontins tel un metteur en scène guidant ses comédiens sur la scène alors qu'il jette en réalité un sort à la courtisane Giulietta pour qu'elle ensorcèle Hoffmann. Cette scène, aux confins du rêve et de la réalité, n'est qu'un court épisode de la série des amours malheureuses d'Hoffmann, traqué par un être maléfique qui déjoue tous ses plans, nous entraînant dans un univers de réalisme fantastique.

Un autre acte mérite toute votre attention : celui de la poupée articulée Ophélia, aux gestes automatiques, interprétée avec majesté par la soprano Jodie Devos, amenée à se mouvoir mécaniquement, pareille à un robot, tout en chantant "Les oiseaux dans la charmille". Véritable morceau de bravoure, il retrace les aventures d'Hoffmann tombé éperdument amoureux d'Ophélia, sans s'apercevoir qu'elle n'a pas une forme humaine mais une coque en plastique à la place du corps. Son créateur se voit obligé de se glisser sous ses jupes afin de régler le mécanisme qui semble dysfonctionner, au moment où Ophélia se met à répéter les mêmes notes vocales, une scène délicieuse ponctuée d'humour.

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