Les préconisations proposées par l'infectiologue François Bricaire semblent inapplicables pour beaucoup de théâtres. En plus de nuire au spectacle, elles pourraient entraîner la multiplication par cinq du prix des billets.

Les salles de spectacle et de cinéma ont hâte de rouvrir leurs portes - le public aussi. Mais pour ce faire, elles risquent de devoir faire de lourdes concessions qui pourraient bien leur coûter très cher – très, très cher. L’infectiologue français François Bricaire a publié un rapport dans lequel sont énumérées ses préconisations pour que les salles de spectacle et de cinéma puissent ouvrir au plus vite, rapporte le site du Figaro.

Une distanciation sociale accrue

Il recommande notamment que soit respectée une distance de sécurité d’un mètre cinquante entre les spectateurs, que le port du masque soit obligatoire pour le public comme pour le personnel des salles, que les lieux soient régulièrement désinfectés et aérés, et que les entractes soient supprimés afin d’éviter au maximum le contact entre les spectateurs. Des mesures qui paraissent inapplicables aux professionnels du spectacle.

Ces mesures s’appliqueraient également aux artistes sur scène. Les acteurs, chanteurs, musiciens et chefs d’orchestre devraient garder une distance de sécurité d’un mètre entre eux. François Bricaire suggère que les comédiens qui ne peuvent respecter ces mesures se soumettent à des prises de température et à des tests sérologiques. Dans les fosses d’orchestre, il préconise l’installation d’une « ventilation à flux laminaire descendants pour plaquer au sol le plus rapidement les aérosols », soit tous les projectiles produits par la bouche des musiciens, notamment les vents.

Le prix des billets en forte augmentation

Financièrement, l’application de ces mesures serait catastrophique, le nombre de spectateurs étant considérablement réduit sans pour autant réduire les frais de production. « D'après le rapport, nous jouerons avec seulement 20 à 25% de la jauge habituelle », s’inquiète le promoteur de spectacle et directeur de théâtre Jean-Marc Dumontet. Une situation qui entraînerait la multiplication par cinq du prix des billets pour que l’entreprise soit viable.