Claire Trotignon, lauréate du prix Art [ ] Collector

24 Beaubourg
Du 5 au 16 avril 2022

 

33

Bienvenue dans les mondes imaginaires de Claire Trotignon, l’une des étoiles les plus insaisissables de la scène contemporaine française. Après avoir illuminé la Biennale de Venise, la fondation Vuitton ou le Centre Pompidou, l’artiste est désormais la lauréate du prestigieux prix Art [ ] Collector Entreprise porté par le couple de collectionneurs Évelyne et Jacques Deret. Rien n’est impossible pour cette artiste virtuose, créatrice de non-lieux, magicienne de l’espace qui malmène les perspectives traditionnelles pour nous dévoiler ce à quoi ressemble l’invisible. Ici, au 24 Beaubourg, nous plongeons dans une parenthèse artistique hors du temps. Claire Trotignon nous invite au cœur de ruines contemporaines saisissantes, nourries par une destruction créatrice, parfaitement déstructurées. Un chaos organisé avec une précision extrême, où chaque détail est orchestré au millimètre comme les notes d’une partition musicale. Un monde que l’artiste fait voler en éclats pour mieux le réinventer. Un monde où le vide est synonyme de respiration, un monde où les fleurs sont remplacées par de fragiles blocs de plâtre, où les murs des maisons ont perdu leur substance jusqu’à flotter en suspension, un monde où l’on pourrait dessiner dans l’espace et construire sur le papier. Rien n’est vraiment ce qu’il parait ici, les peintures d’autrefois se décomposent, littéralement : le châssis en bois devient structure de laiton, la toile de lin se fond dans le vinyle d’une piscine au bleu envoûtant. Les temporalités s’emmêlent, les frontières se floutent, les limites n’en sont plus. Ici nous découvrons un retable résolument contemporain, troquant les dorures baroques pour un blanc opalin, dispersant çà et là un rébus topographique obsédant. Là, les murs immaculés de l’espace muséal se parent de courroies et autres tuyaux énigmatiques, nous invitant à nous approcher, à tourner autour des œuvres, pour tenter de les décrypter. L’artiste apprivoise notre imaginaire, ce qui ressemblait au début à des ruines et gravats donne finalement naissance à d’étonnants archipels ; les architectures éclatées des premières impressions se métamorphosent en des paysages suggérés, à la frontière du rêve et du possible. Claire Trotignon est une créatrice, au sens premier du terme, rendant visible à ceux qui sauront les regarder, les vestiges de demain.

Elle est l’une des étoiles les plus insaisissables de la scène contemporaine française. Claire Trotignon, dernière lauréate en date du prestigieux prix Art [ ] Collector Entreprise, nouveau-né du couple de collectionneurs Évelyne et Jacques Deret, nous invite au 24 Beaubourg pour une parenthèse artistique gratuite hors du temps. La jeune femme y déploie sous nos yeux une œuvre singulière, en éternelle suspension. Des paysages métaphoriques et utopiques mis en abîme les uns avec les autres. Évoluant dans le vide apparent, essentiel à sa création, ses compositions uniques semblent flotter sur le papier, ses sculptures planer dans les airs. Créatrice de non-lieux, la plasticienne malmène ici nos perceptions pour tout simplement nous dévoiler ce à quoi ressemble l’invisible. Dans un incessant va-et-vient entre passé et futur, ses créations, mêlant dessins, gravures, sculptures, collages et installations, évoquent un monde imaginaire en perpétuelle lévitation, où le réel, dispersé dans les plis du temps, semble avoir perdu toute substance. Ne lui parlez donc pas de cadre ou de limite, la ligne d’horizon de Claire Trotignon est infinie. Dans un rapport délicieusement contrarié aux plans et aux volumes, l’artiste compose, décompose, reconstruit indéfiniment l’espace-temps, renversant les variables, bouleversant les rapports d’échelle, faisant ainsi voler en éclats tout type de narration linéaire de ses œuvres. Son travail, qui reprend les codes de l’architecture, du paysage et de la cartographie, ne peut être daté. Ses œuvres ne sont là que pour une seule chose : interroger nos modes de représentation et explorer le champ des possibles.

 

 

1

Focus sur...

Cooler than a plastic ruler
Réunissant des œuvres emblématiques de la jeune artiste, l’exposition sera également l’occasion de dévoiler les toutes dernières créations de Claire Trotignon, gardées jusqu’ici secrètes. Sa série de sculptures murales, baptisée Lazy Landscape, verra ainsi le jour. Situées à mi-chemin entre la sculpture et l’architecture, ces structures murales, composées de matériaux empruntés à la peinture, se lisent comme un dessin dans l’espace. Une composition spatiale tout en volume qui définit elle-même ses propres limites.

 

1

« L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible. ». Claire Trotignon, dont les dessins graphiques se déploient comme en creux d'une réalité invisible mais toujours suggérée, semble avoir fait siens ces mots de Paul Klee. C'est elle qui a été désignée lauréate de l'édition 2021 du très prestigieux prix Art [ ] Collector, à la suite de Caroline Le Méhauté, pour son projet Lazy Landscape.

Claire Trotignon, née en 1983, vit et travaille à Paris. De ses gravures, collages et dessins émerge une force expressive qui ne laisse personne indifférent: la maîtrise technique de ses supports et de son trait déploie toutes les potentialités de ce que l'on ose nommer apparitions. Fascinants d'élégance et de délicatesse, les espaces qu'elle crée, utopiques et atopiques, nous transportent dans son univers onirique où tout n'est jamais totalement dévoilé. Le visible, et l'invisible seulement suggéré, s’enlacent souvent dans ces compositions et paysages à la frontière du rêve et du possible. Plus que l'esthétisme des productions de l'artiste, c'est aussi le processus de création qui retient ici notre attention: avec Claire Trotignon, l'élaboration de l’œuvre et sa conception intellectuelle sont tout aussi passionnantes que son résultat final. « Les moments de productions restent un réel plaisir, affirme-t-elle, quand bien même ils me font perdre la notion du temps ».

Claire Trotignon et la poétique de l'invisible

Dans les paysages géométriques et minimalistes qu'elle élabore et nomme « accroche tellurique » , Claire Trotignon trouve un point d'équilibre entre les combinaisons des matières et des volumes et forme ses étonnants archipels aux contours découpés dans la dilatation et la confrontation des plaques et des volumes. La terre, la pierre et le paysage sont le matériau primitif des architectures qu'elle imagine. « Pour autant qu’il subsiste quelques motifs identifiables, (le dessin d’une mains accrochée à une pierre est un élément dissimulé récurent) les parcelles extraites de leur contexte perdent leur sens premier, ce en quoi la fragmentation relate une idée de mesure, d’échelle, de valeur, des espaces infiniment combinés qui outre la perte de repères permettent naturellement de se demander dans quelle mesure le sujet est aussi défini par son contexte » explique-t-elle. Un univers frénétique et merveilleux à découvrir.

 

11


Vous aimerez aussi…

Slava Moulin Jaune, Hanami
  • Actu
  • En famille

Le Mouline Jaune rouvre ses portes ce week-end !

Le Moulin Jaune vous donne rendez-vous ce week-end pour célébrer la floraison des cerisiers ! Un moment hors du temps dans le jardin déjanté du clown Salva.

Vue de l'exposition Brancusi 3
  • Actu
  • Incontournable

Le Top des meilleures expositions pour célébrer la Journée mondiale de l'art

C'est la Journée mondiale de l'art ! Voici notre sélection des plus belles expositions où se rendre à Paris et ce, sans modération. Bonne visite !

Parc Villa Windsor, crédit Fondation Mansart
  • Actu
  • En amoureux

Un jardin signé Chanel au sein du Parc de la Villa Windsor

Rendez-vous printanier incontournable, Jardins, jardin se déroule cette année au Parc de la Villa Windsor. Venez découvrir le jardin Chanel éphémère !

yoga grand palais immersif atelier
  • Actu
  • Insolite

Le cours de yoga le plus insolite de Paris est de retour au Grand Palais Immersif

Rendez-vous ce lundi 15 avril au Grand Palais immersif à 19h15 pour une séance de yoga décalée en pleine exposition.