Exposition Jean Baptiste Soyer à l’Hôtel Abbatial de Lunéville
Espace Muséal de l'Hotel Abbatial de Lunéville
Du 19 mai au 30 octobre 2021
Découvrez dans cette exposition exceptionnelle le travail d'un artiste au temps de l'Empire : Jean-Baptiste Soyer est à l'honneur à l'espace muséal de l’Hôtel Abbatial de Lunéville.
Durant le Premier Empire, la Lorraine représente un exceptionnel foyer artistique qui attise les regards de toute l’Europe. Parmi ces artistes emblématiques résonnent encore les noms d’Augustin, Dumont, Singry ou Isabey, élève de David, qui fut le maître de cérémonie du Sacre de Napoléon. L’un d’entre eux, Jean-Baptiste Soyer (1752-1828), a pourtant échappé à la mémoire collective. À travers la mise en lumière de l’œuvre exceptionnelle de ce miniaturiste oublié, l’exposition ressuscite l’un des grands virtuoses lorrains de cet art, l’inscrivant dans la lignée de ses pairs en mettant au grand jour l’habileté et le génie d’un portraitiste que l’on aimait surnommer le « peintre du sourire », tant il s’attachait à donner à chacun de ses modèles l’expression inimitable de la vie et de la joie. À l’aube de la Révolution, il fait partie d’une jeune génération de peintres lorrains qui ravivent l’art de la miniature pour en faire un art du portrait à part entière, où les commanditaires encapsulent le souvenir des êtres qu’ils chérissent.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Avant l’apparition de la photographie, la miniature représente le seul moyen de faire connaître un visage à distance. Un art de l’intime qui s’échangeait secrètement lors des mariages arrangés ou qui se conservait précieusement en souvenir de l’être aimé au cœur d’un pendentif. Les miniaturistes de grands talents, étaient donc fort prisés !
Les miniatures de Soyer sont reconnaissables d’entre toutes par l’expression de ses modèles, qui prennent place dans des compositions où plusieurs personnages, souvent issus d’une même famille, sont agencés dans un rendu brillant dont chaque pli éclaire le précédent. Ses portraits témoignent des mœurs de son temps ainsi que de l’évolution des codes vestimentaires sous le règne de Napoléon : les femmes laissent peu à peu tomber les robes à l’anglaise et le style Marie-Antoinette pour des robes rondes et plus légères. Les hommes portent des redingotes à l’anglaise ou des vestes à col montant, dans des costumes qui laissent transparaître leurs fonctions (militaires, religieuses, etc.). Les personnages de Soyer sont ainsi dépeints dans de modestes apparats qui participent de l’intimité des portraits miniatures. À cette fresque vient se greffer tout un ensemble d’objets qui traduisent les goûts de l’époque : ici, des pièces de mobilier (canapé méridienne, secrétaire, pendules, etc.), dont le style Empire s’inspire entre autres de l’imaginaire rapporté de la campagne d’Égypte pour recouvrir l’échec militaire ; là, un buste en faïence de Napoléon Ier, des services de table d’influence néo-classique, ou encore des décors de paille à l’effigie de l’Empereur. Une plongée fascinante dans une époque de faste et d’élégance, au cœur d’une société foisonnante, qui ne cessera de se réinventer.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Si la ville de Lunéville est renommée mondialement pour sa manufacture royale de faïence ainsi que pour sa pres-tigieuse broderie, elle reste avant tout un haut lieu stratégique, politique et historique. C’est en effet ici que sera signé le 9 février 1801 le Traité de Paix de Lunéville, attribuant notamment à la France la rive gauche du Rhin et scellant (hélas temporairement) la paix en Europe.