Alain Pontecorvo, le virtuose de la composition exposé à la Galerie de l'Europe

Galerie de l'Europe
Du 28 septembre au 23 octobre 2021

 

11

Alain Pontecorvo esquisse des scènes aussi mystérieuses qu’anodines. À l’horizontal, en plongée ou contre plongée, le peintre encadre la vie, effervescente ou éteinte, comme on peine ou on excède à se rappeler nos propres souvenirs. Par sa palette cotonneuse, le monde, remonté comme une pendule, semble soudain s’envelopper d’un nuage d’incertitude. L’artiste scrute pourtant la foule d’une précision analogue à celle d’une caméra de surveillance – mais sans la finalité de remettre une identité – une précision restreinte aux mouvements, où les visages, brouillés, se perdent. Sans même avoir été invités, nous observons sans relâche ces êtres occupés, souvent préoccupés. Les jeux de lumière sont francs et l’intérêt réside dans la posture, l’espacement entre les corps et les contrastes saisissants qui attirent le regard. Au cœur battant d’une ville, dans l’intimité d’une salle de bain ou d’une nuit sans étoile, Alain Pontecorvo nous invite à la contemplation. Plus que ça, nous scrutons, jusqu’à comprendre. Les ombres ont leur part d’importance, tout autant que le travail de la lumière et l’intérêt porté sur l’architecture de la ville. Des lieux pourtant communs deviennent alors extraordinaires par la façon dont l’artiste les représente. Mais tout paraît trop calme, trop silencieux, et c’est bel et bien cette torpeur qui suscite parfois l’inquiétude. Que se passera-t-il après ? L’artiste y répond, parfois, en y ajoutant une suite. L’homme au panama allongé sur le sable chaud se voit transporté dans un second tableau sous le ciel gris d’une plaine sauvage. Rêvait-il ? Voilà un art habile à traduire l’immuable comme l’éphémère : c’est la peinture à l’état pur qui, avec bonheur, se joue du secret des apparences.

Biographie

Né en 1936 à Paris, Alain Pontecorvo entame une carrière dans la publicité après des études d’art à l’École des Arts Décoratifs de Paris puis de graphisme à l’École Estienne. C’est seulement en 1976 qu’il retourne à son premier amour, la peinture, deux ans seulement avant d’organiser sa première exposition en 1978. De ses portraits,nus, intérieurs, paysages urbains et natures mortes, transparaît une abstraction paradoxalement figurative. L’expressionnisme du peintre oscille sans cesse entre rigueur photographique et liberté de facture, le tout dans un art équilibré ni tout à fait figuratif, ni tout à fait abstrait.

Le saviez-vous ?
C’est au détour d’un dîner chez son ami Jacques Séguéla que Catherine Deneuve demande à Alain Pontecorvo s’il peut réaliser l’affiche du film Hôtel des Amériques (André Téchiné, 1981) dont elle est l’actrice principale avec Patrick Dewaere.


Vous aimerez aussi…

AFFICHE 40x60_SARA (1)
  • Gratuit
  • Découverte

Exposition Cosmogrammes à l'Institut des cultures d'Islam

ICI - Institut des cultures d’Islam
Jusqu'au 15 février 2026

L'art de Sarah Ouhaddou naît du dialogue avec les artisanes et artisans rencontrés au Maroc, en France, mais aussi au Japon, en Italie ou aux États-Unis.

SJ_Lafayette09
  • Actu
  • Gratuit

Steffani Jemison : Ciel clair & eaux troubles

LAFAYETTE ANTICIPATIONS
Du 22 octobre au 8 février 2026

Et si l’air que nous respirons n’était pas neutre, mais saturé de mémoire, de tension et de désirs ? Steffani Jemison en fait le cœur de son exposition à Lafayette Anticipations. Lauréate 2024 du…

IMG_0579
  • Gratuit
  • Insolite

VOIR LA MER : Reflets d’un océan chaviré

MAIF Social Club
Du 11 octobre 2025 au 25 juillet 2026

La nouvelle exposition du Maif Social Club nous invite à sonder cette immensité à travers des œuvres qui oscillent entre enchantement et inquiétude.

Tempête Karine Lahannier 49x69cm
  • Gratuit
  • Découverte

Karine Lahannier : Éloge du bleu

GALERIE FAIDHERBE
Du 13 novembre au 13 décembre 2025

Ils semblent respirer, ces bleus. Parfois d’un éclat cristallin comme une pierre précieuse, parfois diaphanes comme un voile de brume, ils se déploient sur la toile en flux et reflux, entre intensité…