Un mystérieux cupidon apparait sur une toile de Vermeer
Caché dans un tableau du maître hollandais depuis plusieurs siècles, un petit chérubin sort enfin de son ombre. Son apparition fait suite à un long travail de restauration visant à retrouver l'esthétique originale de l'œuvre, que l'Histoire de l'art avait occulté pour d'étonnantes raisons.
Après quatre années d’une méticuleuse restauration, qui a permis de retrouver l’éclat des couleurs d’origine, un grand Cupidon est désormais visible, peint sur une toile accrochée au mur. Il se tient debout, tenant un arc dans la main droite et levant le bras gauche, un motif que l’on a retrouvé sur trois autres peintures de Vermeer. Surtout, il donne une indication sur les mots déchiffrés par la jeune fille : avec un tel décor, ils ne peuvent être que d’amour.
Si les spécialistes ont acquis la certitude que la toile aujourd’hui présentée était sortie telle quelle de l’atelier du célèbre peintre, ils affirment aussi que Vermeer n’a pas peint cet angelot voluptueux. L’étude au rayon X ne permettait pas de l’affirmer, et Vermeer, qui a laissé très peu d’œuvres, est connu pour les avoir beaucoup retravaillées, effaçant de fait plusieurs sujets. Mais les analyses menées par le laboratoire d’archéométrie de l’université des Beaux-Arts de Dresde ont démontré que le vernis sur le pan de mur vide n’était pas le même que sur le reste de la toile, et que de la saleté se trouvait à cet endroit entre les couches.
L’auteur de cette surpeinture postérieure n’est pas encore connu, pas plus que la date à laquelle une main a ensuite dissimulé au regard le tableau dans le tableau, pour le remplacer par un aplat jaune-vert tirant entre le beurre et le tilleul. Les restaurateurs penchent pour plusieurs décennies. Parce que lorsque le tableau a quitté la collection française du prince de Carignan en 1742 pour rejoindre celle d’Auguste III, roi de Pologne, l’angelot n’y apparaissait plus.