Michel Boujenah interprète l'Avare de Molière au Théâtre des Variétés

Théâtre des Variétés
Du 15 janvier au 15 mai 2022

Depuis le 15 janvier dernier, Daniel Benoin nous propose au Théâtre des Variétés sa version de l’Avare de Molière. Alors on y va ou pas ? 

L'Avare en deux mots : Harpagon n’aime que son argent et soupçonne tout le monde de vouloir le lui voler. Pour marier ses deux enfants, il a fait le choix d’une riche veuve pour son fils Cléante et pour sa fille, Élise, du seigneur Anselme, un homme mûr, noble et fort riche. Harpagon est pressé de caser ses enfants pour épouser lui-même une jeune fille pauvre, Mariane, dont la beauté l’a charmé…

Trêve de suspense. L'adaptation du chef-d'œuvre de Molière nous a, disons-le, conquise. La pièce s’ouvre sur la scène de passion entre Valère et Elise qui, comme deux jeunes amoureux, ne peuvent s’empêcher de se retrouver et de nous faire partager leur fougue. Tout de suite, nous sommes happés par la profondeur des échanges et nous ne pouvons que nous demander ce que les acteurs nous réservent. Par bonheur, pas de quoi être déçu.

Il s’en suit une adaptation joyeusement décalée du classique français joué pour la première fois en 1668. Harpagon, interprété par le grand Michel Boujenah, est si justement ridicule qu’il nous est impossible de ne pas rire de son absurdité. On nous dépeint le portait d’un homme seul, aigri et obnubilé par sa casette d’écus qu’il garde cachée de tous. L’originel Picsou semble prêt à tout pour ne pas dépenser un centime allant jusqu’à salir son image, son rang ou encore marier ses enfants à d'illustres inconnus. Chacun des membres de son entourage, motivé par ses propres rêves et ambitions va, à l’aide de stratagèmes qui ne brillent pas toujours de subtilité, tenter de lui faire entendre raison. En vain.

Si les dialogues respectent la prose de Molière, le ton, lui, est actuel et installe la pièce dans une parfaite contemporanéité. Les tirades sur les excès des nobles qui exhibent sans pudeur leur richesse ou encore celles sur les actions des hommes viennent raisonner à nos oreilles et nous rappellent l’intemporalité de l’écriture de ce dramaturge de génie. Outre le jeu d’acteur, ce sont les décors qui nous plongent dans la vision du metteur en scène. La porte d’entrée disproportionnée encadre le jeu et vient renforcer le décalage du monde d’Harpagon avec l’extérieur. Au fil de la pièce, l’avare s’isole dans sa cage de verre et finit par se retrouver seul, détaché de tous, pour le dénouement final tout en satyre. En conclusion, nous nous sommes pour ainsi dire régalés devant une pièce qui brille par l’intelligence de son texte et la fraicheur de son interprétation. Comme quoi, il est parfois de bon conseil de dépenser un peu…

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