Le Panier de fraises de Chardin fait encore parler de lui
Alors que l’œuvre avait été achetée par une galerie américaine il y a quelques semaines lors d’une enchère record, elle vient d’être reconnue trésor national par le gouvernement français.
Voici une nature morte qui n’en finit pas de faire parler d’elle. Après une vente mouvementée à Paris il y a un mois, au cours de laquelle la toile avait battu un triple record, et été adjugée pour 24,38 millions d’euros, celle-ci vient d’être nommée « trésor national » par l'État français. Une décision que beaucoup d’amateurs attendaient, puisque l’œuvre intéressait notamment le musée du Louvre. Mais alors quelles sont les conséquences d’un tel événement ? Pour commencer, la vente a été suspendue. En effet, au grand dam de la galerie nouvellement propriétaire, le statut récemment acquis de l’œuvre lui empêche de quitter le territoire français, et ce pour une durée (assez importante) de 30 mois ! Pendant cette période d’entre-deux, le gouvernement a pour mission de récolter la somme nécessaire au rachat de la peinture de Chardin afin de la préempter.
« Jalon incontournable dans l’histoire des natures mortes de la peinture occidentale, cette œuvre magistrale constitue par sa modernité un trait d’union sans équivalent entre l’héritage hollandais transcendé par Chardin et les mouvements artistiques précurseurs de la fin du XIXe siècle et du XXe siècle ». C’est en ces termes très élogieux que le cabinet de Roselyne Bachelot, ministre de la culture, justifie le refus d’exportation de la toile, et son maintien en France, où il réside depuis sa création. Et ce ne serait pas moins que l’institution parisienne susnommée, le musée du Louvre lui-même, qui aurait déposé une demande auprès du ministère pour que l’œuvre soit conservée en France. La présidente-directrice du musée a ainsi déclaré au Louvre « Ce panier de fraises est une merveille et il n’est pas besoin d’être spécialiste pour tomber au premier regard sous son charme. Ce tableau représente la quintessence de l’art de Chardin et un sommet de la peinture française du XVIIIe siècle ». Une requête donc bien justifiée quand on sait que les experts considèrent souvent cette œuvre de Chardin comme un symbole absolu de la nature morte.
Retrouvez notre article sur la vente exceptionnelle ayant battu trois records ici.