Des silhouettes féminines aux tailles marquées, des visages de célébrités mangés par des lunettes XXL, des danseuses nues aux seins charnus… Ces irrésistibles clichés de Frank Horvat traduisent volontiers la personnalité de ce grand photographe du XXe siècle. La raison pour laquelle cet ami fidèle d’Henri Cartier-Bresson a acheté son premier appareil au début des années 50 trahit sa motivation première : « C’était pour draguer les filles. Ça n’a pas marché, mais ça m’a appris la composition ». À juste titre. Trois ans après la disparition de cet éternel jeune homme, le Jeu de Paume revient sur la production ardente d’un artiste malicieux qui osa jeter ses modèles dans le Paris populaire d’après-guerre. Pour rendre hommage à ce photographe de rue iconique au style quasi-documentaire, l’exposition a rassemblé 240 tirages exceptionnels illustrant les 15 premières années de sa carrière, de son travail de reporter dans le monde de la nuit parisienne à son incroyable tour du monde le menant du Caire à Bangkok. Si l’on retient naturellement ses clichés sur papier glacé, Horvat apparaît avant tout ici comme un photographe du corps et de l’intime, mû tout au long de sa vie par une quête fiévreuse de l’expérience nouvelle.

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