Un faux Courbet vendu 50 000 euros à un Américain ? La justice française refuse d’intervenir
Parfois, on commet quelques achats compulsifs, voire des petites boulettes. Une ceinture abdominale commandée au télé-achat, un énième sac à main noir, une paire de talons importable… Alors on culpabilise, on se dit qu’on ne s’y reprendra plus. Finalement, on oublie tout et on achète la nouvelle crème hydratante dont tout le monde parle. Puis, il y a cet Américain, qui achète un faux Courbet pour 50 000 €, et tout à coup ça nous fait nous sentir moins bête. Cet Américain (le nom n’a pas été communiqué, appelons-le Monsieur Smith), Monsieur Smith, prétend s’être fait duper et souhaite être remboursé de la totalité de son achat, une toile de Courbet intitulée Saut du Doubs, qui serait en réalité une contrefaçon. Enfin, faux Courbet, pas si sûr, on a surtout l’impression que le Monsieur Smith regrette sa petite folie consommatrice lors de cette vente aux enchères à Besançon en 2018. Si on devait comparer Monsieur Smith à un personnage de la vie quotidienne, ce serait probablement le gars qui ramène un livre à la Fnac une fois terminé pour l’échanger, ou ce type qui prétend avoir reçu une pizza Regina sans champignons afin de moins payer sur Uber Eats. Malheureusement pour Monsieur Smith, la justice française a tranché en sa défaveur et refuse d’analyser cette affaire au tribunal, puisque l’œuvre avait été identifiée comme authentique en 1984 et figure même sur le catalogue raisonné de l’artiste. Affaire classée ? Pas si vite, quelques éléments clochent sur cette toile, comme la signature douteuse de l’artiste qui semble plus récente que le vernis, la potentielle incompétence de l’expert de l’authentification de 1984, et enfin une dégradation anormale de l’état de conservation de la toile depuis la vente. Face au refus catégorique du tribunal de Besançon, à moins que Monsieur Smith souhaite faire appel dans les 15 premiers jours de janvier, cette affaire risque probablement de rester un mystère.