Exposition gratuite Christophe Airaud à la Galerie Rastoll : confessions d’un photographe pour Trop Tard… ?

Galerie Rastoll
Du 26 janvier au 26 février 2023

 

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Comment représenter l’inéluctable fin de la journée, l’impermanence de toute chose, des aliments, des êtres ? Christophe Airaud l’avoue dans un sourire, il n’avait « pas prévu de vivre la fin du monde». Mais pourquoi ajouter du pathétique au tragique lorsque l’on peut mêler la rage du désespoir à la lumière et la beauté du monde à la peur de le voir disparaître sous nos yeux ?

Nous avions laissé le photographe un an auparavant dans les arènes de Mont de Marsan, sous un soleil de plomb, nous le retrouvons aujourd’hui à l’aube d’une nouvelle ère à la Galerie Rastoll à l’occasion de sa dernière exposition dans la capitale : Trop Tard. Deux petits mots impitoyables et lourds de conséquences, au sens univoque et à la réalité brutale mais qui renferment presque toujours une autre éventualité, comme un point d’interrogation suspendu dans le temps : sommes-nous arrivés trop tard ou avons-nous encore un sursis ?

Dans cette nouvelle série photographique, l’artiste, conscient de l’obsolescence programmée de notre humanité, se mobilise dans l’urgence du présent nous transportant le temps d’un instant dans une réalité douce et amère située quelque part entre passé et futur, entre le doute, l’espoir et le désastre annoncé. Devons-nous nous attendre à un récit apocalyptique ? Rien n’est moins sûr. Si Christophe Airaud nous alerte ici autant sur la fragilité de la vie que sur la vulnérabilité de nos écosystèmes, l’artiste signe avant tout une somptueuse ode au monde qui nous entoure. Pour mener à bien cet ambitieux projet, le photographe a fait un choix esthétique, en délaissant son noir et blanc de prédilection pour la couleur vive, saturée, dénaturée. Comme si tout n’était pas terminé.

De cette flamboyante exposition gratuite, nous retenons de puissants clichés, des diptyques et triptyques opposant une nature morte corrompue par le temps au visage préoccupé d’un enfant, d’une vue du ciel eschatologique à un paysage déserté. Les fleurs occupent dans ce corpus une place de choix. Symboles d’éternité au caractère éphémère, passant de la floraison naissante à l’inévitable décrépitude, elles incarnent notre rapport au temps qui passe et au cycle de la vie. Une lueur d’espoir se dessine dans ce vaste ensemble : la rose de Christophe Airaud n’a pas perdu tous ses pétales.


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