Vrai ou faux ? Contrairement aux apparences, Sturtevant n’est pas une faussaire et encore moins une copiste, mais une étrange historienne de l’art adepte des vrais faux-semblants. Dès les années 60, dans un milieu new-yorkais dominé par la mythologie virile des héros de l’action painting, l’artiste met en pièces le concept de paternité et de propriété intellectuelle avec une recette bien à elle : reproduire de ses mains une œuvre originale et la signer de son propre nom.

Les critiques fusent : plagiat, imitation, tromperie. Sturtevant sonne désormais comme une marque de fabrique dont l’œuvre émaillée de succès et de bien des scandales reprend à son compte les ready-made de Marcel Duchamp, les icônes de Roy Lichtenstein et les sérigraphies fleuries d’Andy Warhol.

Ayant choisi son camp depuis bien longtemps, la Galerie Thaddaeus Ropac dévoile pour le 100e anniversaire de l’artiste une dizaine de répliques presque parfaites de son savoureux répertoire. L’exposition nous met ainsi au pied du mur face aux drapeaux autrefois signés de Jasper Johns, avant de reprendre une performance de Félix González-Torres où un podium de couleur électrique attend sagement l’arrivée d’un gogo danseur pour s’allumer. Le mot de la fin appartient au père du pop art qui, interrogé par la presse sur sa technique, répondait avec un humour : « Je ne sais pas. Demandez à Sturtevant ».

GALERIE THADDAEUS ROPAC
Jusqu’au 21 décembre 2024
7 rue Debelleyme, 75003 - M° Saint-Sébastien-Froissart (8)




Du mardi au samedi 10h-19h, fermé dimanche et lundi
Entrée libre
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