Exposition Un exil combattant, la créativité au service de la liberté au Musée de l'Armée

Musée de l'Armée
Du 26 février au 22 juin 2025

 

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Quand tout semble s’effondrer, l’art devient un refuge, une arme, une promesse.

Entre 1939 et 1945, tandis que l’Europe vacille sous les coups du fascisme et du nazisme, des artistes et intellectuels prennent le chemin de l’exil. Mais fuir n’est pas renoncer. De Londres à New York, de Brazzaville à Marseille, ils transforment leur déracinement en un laboratoire d’idées et de création. Cette exposition, magistralement mise en scène au musée de l’Armée, nous plonge au cœur de ces trajectoires héroïques, ces destins courageux qui ont fait de la fuite une résistance active.

C’est un carnet de croquis abîmé, échappé d’un atelier new-yorkais, qui ouvre le parcours. À travers ses pages, l’ombre de Zadkine se devine : des silhouettes brisées, des formes ébauchées, comme un cri contre la barbarie. Ce même cri résonne dans une salle voisine, où le Chant des Partisans d’Anna Marly trouve un écho inattendu : une photographie des rues de Londres, trempées de pluie, recouvertes d’affiches de propagande comme autant d’appels à l’espoir.

 

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Loin des capitales, l’exil se vit autrement. À Brazzaville, René Cassin trace les premières ébauches de la Déclaration universelle des droits de l’homme. À Marseille, Varian Fry orchestre dans l’urgence l’évasion d’intellectuels menacés : André Masson, Wifredo Lam, Maria Helena Vieira da Silva. Nous suivons ces fuites à travers des lettres déchirantes, des peintures éclatées ou des objets inattendus comme cette valise toute simple remplie de pigments, laissée par un artiste sur le départ.

Et puis il y a New York… Une reconstitution saisissante nous transporte dans la librairie Gotham Books, où se croisent Fernand Léger, Alexander Calder et des exilés anonymes. L’esprit français, loin de s’éteindre, y trouve une vitalité nouvelle, alimentée par la diversité des influences. Un tableau lumineux de Henry Valensi, peint dans l’effervescence, incarne cette idée : l’exil n’est pas une perte, mais une métamorphose. Loin d’être une parenthèse, il devient un foyer incandescent de création et de pensée, la flamme de résistances multiples, rappelant que même déraciné, l’esprit de liberté demeure une force vive.

MUSÉE DE L’ARMÉE
Du 26 février au 22 juin 2025
129 rue de Grenelle, 75007 - M° Invalides (8/13)
Tous les jours 10h-18h
Tarif : 17 € - TR : 5/12 € - Gratuit -18 ans
Plus d'informations
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