Ils avaient tout quitté. Un pays, une langue, une famille parfois. Pour peindre. Pour vivre. Pour être. C’est à Paris, entre deux collines, que leurs pinceaux ont trouvé une terre d’élection. À Montmartre d’abord, puis à Montparnasse, ils ont ouvert les fenêtres de l’art du XXe siècle. Venus de Pologne, d’Italie, du Japon, de Russie, d’Espagne ou du Mexique, ces artistes étrangers firent de Paris bien plus qu’un port d’attache : une école de liberté. Le musée de Montmartre fait revivre cette page méconnue et cosmopolite de l’histoire de l’art à travers 130 œuvres issues de la collection Marek Roefler.

Dans ce tourbillon de couleurs et de styles, des noms flamboyants réapparaissent – Tamara de Lempicka, Ossip Zadkine, Moïse Kisling, Foujita – et d’autres, moins familiers, éclaboussent les cimaises d’un génie resté trop discret : Henri Epstein, Mela Muter, Henri Hayden, Alice Halicka, Boleslas Biegas... Chacun avait ses obsessions, ses fureurs, sa manière d’épouser les formes modernes, mais tous ont en commun ce besoin d’inventer.

Et surtout, de respirer enfin librement. Une liberté vitale à peindre, dans une capitale qui leur offrait ce que l’Europe leur refusait trop souvent : une reconnaissance. Sous le regard complice de Cézanne, de Van Goghn ou de Gauguin, ces artistes ont posé sur Paris un œil neuf, qui aura nourri certaines des œuvres les plus audacieuses de la première moitié du XXe siècle.

Musée de Montmartre
Jusqu’au 15 février 2026
12 rue Cortot, 75018 - M° Lamarck-
Caulaincourt (12) - Tlj. 10h-18h
Tarif : 16 € - TR : 10,50 € - Gratuit -10 ans