Jusqu'au 26 mai 2019 -




Musée Würth //

C’est un portrait que nous donne à voir cette exposition, celui de toute une génération : celle des artistes contemporains qui incarnent la scène artistique de Namibie d’aujourd’hui. Quarante artistes et 150 œuvres, cela peut sembler mince pour témoigner de l’identité d’un pays. Pourtant, cette jeune nation illustre ici, sa créativité féconde, dynamique, survoltée. Marqué par son indépendance en 1990, ce pays du sud-ouest de l’Afrique tout comme son art, semble distinct – plutôt que divisé – en deux temps : celui d’avant et celui d’après sa liberté retrouvée. Peuple ou artistes, ce sont deux générations qui évoluent ensemble : la première entretient une appartenance historique à son passé, celui d’une ancienne colonie allemande puis d’un protectorat de l’Afrique du Sud, et explore ses mutations, tandis que la seconde crée un présent commun, qu’il soit social ou artistique. Entre les deux se dessine un dialogue constant, fait d’échanges autour de diverses thématiques : le paysage namibien, la spiritualité, la surconsommation, la politique ou encore les inégalités sociales. Dessin, peinture, photographie ou artisanat traditionnel, tous ces médiums partagés témoignent de leur vision à la fois personnelle et partagée de leur pays. Un pied dans le passé, un autre dans le futur, pour une exposition poignante où l’exploration et la découverte sont garanties.

L'expo en images :

40 artistes contemporains qui vivent et travaillent en Namibie sont exposés actuellement au musée Würth d’Erstein. 150 œuvres qui dressent le portrait d’une nouvelle génération artistique autant que celle d’une jeune nation marquée par son indépendance en 1990.

Logique par conséquent de donner la parole à deux ensembles d’artistes. D’une part, ceux nés juste avant l’indépendance, partageant une appartenance historique, sociale et politique aussi. D’autre part, les anciens, ceux qui ont vécu sous l’occupation sud-africaine et l’apartheid, et qui nous livrent un héritage sensible, et explorent aujourd’hui dans leurs œuvres les profondes mutations de leur nation émergente. Entre les deux, comme partout dans ces grands mouvements de transitions, une génération dite « intermédiaire », qui joue le rôle de lien, de vecteur entre deux périodes que rien ne rapproche. Des œuvres foisonnantes, teintées tour à tour d’espoir et de nostalgie, qui témoignent chacune à leur manière du passé douloureux de cette jeune nation. La Namibie se dessine ici sous des angles aussi riches que généreux, abordant différentes thématiques comme le paysage, la spiritualité, mais aussi la surconsommation ou encore les inégalités sociales. Parce que pour certains, tout n’est pas réglé. Le colonialisme et la ségrégation ont laissé place à une société libre et indépendante, victime de surconsommation ou de perte d’identité. Qui est-on quand on est plus celui qu’on était ?

Les artistes utilisent tous les mediums, dessin, peinture, photographie, et même des matériaux récupérés comme des tissus matelassés ou des déchets recyclés. Approchez-vous et vous verrez des grains de sable, des pierres, du fer, du bois, tout est bon pour permettre à l’artiste de s’exprimer, entre traditions et expérimentations contemporaines autour de la grande question de l’identité.