Actu – Une performance virtuelle hyper réaliste !

Marina Abramovic en présence // 





 

4

Provocante, transgressive, fascinante et déroutante, Marina Abramovic est une artiste sans limites. Elle est surtout célèbre pour sa performance The Artist Is Present, l’exposition vivante phare de 2010 au Museum of Modern Art de New-York, dans laquelle les visiteurs sont assis en face d’elle dans l’atrium du musée pendant 700 heures d’affilée. De cette rétrospective est d’ailleurs né un film-documentaire sur sa carrière. Star de la performance, elle utilise son corps comme un terrain d’expérimentation, un sujet à part entière qui interroge la place de la femme et de l’artiste dans la société, du couple et enfin de l’être humain dans le cosmos. Mis à l’épreuve du risque, parfois même offert aux mains du public, son corps subit la violence et les dérives de notre société. Dans sa toute première performance intitulée Rythm 10, elle passe un couteau entre ses doigts à toute vitesse et provoque le scandale dans le milieu artistique. Dans Art must be beautiful, elle se brosse les cheveux avec plus ou moins de violence en répétant la phrase « Art must be beautiful, artist must be beautiful » dénonçant ainsi la société du star-system et le credo du Beau en art.

Pour son dernier projet, qui a débuté aux Serpentine Galleries de Londres le 19 février, l'artiste apparaît de nouveau dans un espace galerie vêtue d'une robe rouge. Mais cette fois -ci, elle ne sera pas réellement là. Au lieu de cela, les téléspectateurs rencontreront sa ressemblance à travers une réalité mixte, une nouvelle technologie qui permet au public de voir Abramovic se produire comme si elle était dans la salle à l’aide de lunettes spéciales. (Pour éviter toute confusion, le site Web du musée déclare sans équivoque : "Veuillez noter qu'il s'agit d'une expérience numérique en réalité mixte. L'artiste n'est pas présent.") Selon le musée, l'ouvrage intitulé The Life, d'une durée de 19 minutes, représente la première représentation à grande échelle qui utilise une réalité mixte partout dans le monde. Pour Abramovic, le projet marque la prochaine étape dans l'évolution continue de sa relation à la technologie. « Au début de ma carrière, je détestais vraiment la technologie. J'y ai pensé comme un obstacle », a-t-elle confié à artnet Nouvelles. « Des années plus tard, ma perspective a totalement changé. Je pense qu'il n'y a rien de mal avec les nouvelles technologies, le seul problème est la relation que nous entretenons avec elle. » La pionnière de la performance ne cesse de repousser les limites de la représentation. Pour sa précédente exposition au Serpentine en 2014, 512 heures, elle était assise dans une salle vide avec une sélection d'accessoires pour la durée de l'exposition, à la disposition et au libre-arbitre des spectateurs. Abramovic a récemment expérimenté la réalité virtuelle en lançant une expérience sur le thème du changement climatique intitulée Rising à la Royal Academy en mars dernier. Mais contrairement à la réalité virtuelle, qui retire le spectateur d'un environnement et le plonge dans un autre monde, la performance en réalité mixte d'Abramovic permet aux téléspectateurs de se sentir comme si elle était dans la pièce avec eux, en effectuant des mouvements chorégraphiés et en dialoguant avec le public.

Sa performance « The Life » était présentée du 19 au 24 février aux Galeries Serpentine. L'entrée était totalement gratuite, mais la réservation est obligatoire.

 

 


Vous aimerez aussi…

ecole (2)
  • Actu
  • Contemporain

Un musée de street-art caché dans une école primaire !

Une école de Saint-Étienne est devenue un vrai musée dédié au street-art. Financée par la vente de gâteaux de parents d'élèves, la galerie d'art que constituent les murs de l'école compte près de 90 fresques urbaines.

PichiAvo, fresque, Glasgow
  • Actu
  • Contemporain

Admirez la réalisation d’une fresque par le duo PichiAvo

Le duo de graffeurs espagnols PichiAvo réalise, du 8 au 20 mars, une immense fresque sur la palissade du chantier de la librairie Boulinier dans le 5ème arrondissement de Paris. L'occasion d'observer, en temps réel, la création de cette oeuvre d'art.

Sacha Jafri devant sa toile
  • Actu
  • Contemporain

Un artiste divise sa fresque pour les enfants pauvres

L'artiste britannique Sacha Jafri a divisé sa fresque géante à l'occasion d'une prochaine vente dont les bénéfices devraient être reversés à des oeuvres caritatives pour les enfants défavorisés.

C215 / Twitter
  • Actu
  • Contemporain

C215 crée une fresque en hommage à Aïcha, une caissière emportée par le Covid 19

Les cheveux tirés en arrière et un rouge à lèvres clair, c'est ainsi que le graffeur C215 représente Aïcha dans sa fresque réalisée en hommage à cette caissière de 52 ans victime du coronavirus.